Pierre Fortin
Associé | CPA | Conseil en management

Les villes sont en mutation et de nombreux défis attendent les administrations municipales au cours des prochaines années. Il est essentiel de bien s’y préparer.

Avec l’adoption de la loi 122, le gouvernement vise à donner plus d’autonomie aux municipalités. Sanctionnée en juin 2017, cette loi reconnaît les administrations municipales à titre de gouvernements de proximité.

Un des principaux objectifs est de rendre chaque ville imputable de ses modèles de gestion et de ses décisions, face à ses citoyens. Afin de favoriser la pérennité de votre ville, il faut d’abord en saisir les enjeux pour, ensuite, déterminer les objectifs à atteindre et réaliser vos engagements.

L’élu et ses rôles

Les rôles et responsabilités des municipalités se sont complexifiés au fil des ans. Les relations entre le gouvernement québécois et les municipalités ont été redéfinies et les pouvoirs ont été redistribués.

Partie prenante de l’appareil démocratique québécois, les municipalités doivent démontrer leur implication dans leurs principaux rôles :

  • Assurer la prospérité économique;
  • Garantir une responsabilité environnementale;
  • Soutenir une cohésion sociale;
  • Administrer de façon efficace et efficiente.

À travers chacun de ces rôles, la municipalité doit prendre en considération des facteurs majeurs.

Assurer la prospérité économique

En matière de santé économique, vous devez poser un regard avisé sur le service de la dette afin d’éviter qu’une hausse des taux d’intérêt ne vienne compromettre l’ensemble de votre plan d’action.

De plus, l’arrivée de l’ère numérique et de l’intelligence artificielle transforme les modes de fonctionnement. Que ce soit en matière de gestion et d’exploitation, de communication interne et citoyenne ou pour favoriser l’accessibilité aux services aux citoyens, le numérique propose des améliorations concrètes des systèmes en place.

Garantir une responsabilité environnementale

Depuis plusieurs années, l’environnement représente un enjeu des plus préoccupants. Dans un contexte de développement durable, la ville doit tenir compte des préoccupations écologiques et adopter une démarche concertée. Les changements climatiques, l’émission de gaz à effet de serre, l’érosion des berges, entre autres, sont des éléments inquiétants dont la progression doit être rapidement endiguée. Afin d’en diminuer l’incidence environnementale, les municipalités doivent déployer des efforts collectifs et obtenir des résultats tangibles.

Soutenir une cohésion sociale

L’évolution démographique a des répercussions sur toutes les sphères sociales touchant une municipalité. Les intérêts et les besoins des citoyens, comme de la clientèle touristique, se diversifient. Afin de mieux s’adapter au changement, les villes doivent élaborer un plan d’attractivité et d’optimisation des services destinés aux citoyens.

Plus que jamais, les gens souhaitent prendre part à la recherche de solutions et aux prises de décisions. Pour favoriser la participation citoyenne, il devient impératif d’user de créativité afin de rejoindre la population.

On observe également une pénurie de main-d’œuvre au sein des villes québécoises. Tôt ou tard, l’impact sera important. Il est donc primordial d’établir des stratégies de préparation de la relève, d’attraction d’employés et d’immigration.

Administrer de façon efficace et efficiente

Un défi de gouvernance auquel toutes les organisations municipales seront confrontées, un jour où l’autre, est l’arrimage des visions des élus avec la capacité de l’administration à mettre en place cette vision. Une réflexion stratégique et la mise en place d’un plan d’action à long terme sont des éléments-clés de réussite.

De plus, une saine gouvernance assure la transparence envers les citoyens, tant en matière budgétaire et en octroi de contrats que d’accès à l’information.

Confrontées à tous ces enjeux, les municipalités doivent saisir les occasions de se transformer au bénéfice des citoyens.

Au cours des prochaines semaines, les conseillers du groupe de conseil en management de Raymond Chabot Grant Thornton publieront une série d’articles pour vous donner quelques idées innovantes en lien avec ces enjeux.

10 Sep 2018  |  Écrit par :

Pierre Fortin est associé au sein de Raymond Chabot Grant Thornton. Il est votre expert en conseil...

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Alerte de votre conseiller – Août 2018

L’équipe IFRS de Grant Thornton International a publié IFRS Viewpoint – Accounting for crypto assets – mining and validation issues (en anglais seulement).

La série IFRS Viewpoint fournit des informations sur l’application des IFRS dans des situations complexes. Chaque édition mettra l’accent sur un aspect des normes dont l’application est difficile ou pour lequel il existe peu de directives.

Cette édition fournit des indications sur les enjeux liés aux mineurs et aux valideurs de chaînes de blocs, notamment la comptabilisation de la cryptomonnaie transférée qui a été gagnée par les mineurs et les valideurs à titre de frais de transaction, ainsi que la comptabilisation de la nouvelle cryptomonnaie créée par les mineurs.

Le problème

À l’heure actuelle, aucune IFRS ne fournit de directives précises sur la comptabilisation des cryptoactifs. Ce bulletin IFRS Viewpoint tente de faire la lumière sur les questions comptables qui sont soulevées pour les mineurs et les valideurs lors du minage et du maintien de la chaîne de blocs conformément aux IFRS. Il fait suite au bulletin IFRS Viewpoint – Accounting for cryptocurrencies – the basics.

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Guy Fauteux
Associé conseil | FCPA | Certification

RAD Technologies Inc. est l’un des plus grands fabricants d’applications et d’accessoires en Amérique du Nord, situé à Thetford Mines.

29 Août 2018  |  Écrit par :

Guy Fauteux est vice-président au sein de Raymond Chabot Grant Thornton Communiquez-avec lui dès...

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Le Québec a un urgent besoin de relève entrepreneuriale. Environ 37 % de leurs propriétaires envisagent de se départir de leur entreprise d’ici cinq ans, révèle une étude récente de la Banque de développement du Canada (BDC).

Dans plus de la moitié des cas, les cédants prévoient transférer leur entreprise à une personne extérieure à leur famille.

Si vous êtes un titulaire de MBA, voici une occasion exceptionnelle de relever de nouveaux défis stimulants. Mais peut-être ne vous imaginez-vous pas dans la peau d’un entrepreneur qui doit voir à tout. Pourquoi alors ne pas vous joindre plutôt à un groupe de repreneurs?

Avec la mondialisation, les entreprises doivent pouvoir compter sur un ensemble de compétences spécialisées et complémentaires pour être concurrentielles. C’est pourquoi les PME, traditionnellement dirigées par un propriétaire unique, sont en règle générale transférées aujourd’hui à un groupe de deux ou trois repreneurs. La formule peut varier : par exemple, des personnes de l’extérieur et des employés de l’entreprise peuvent s’associer à un enfant du cédant.

Les titulaires de MBA possèdent souvent des compétences désirables aux yeux d’un cédant, d’une équipe de repreneurs et des bailleurs de fonds. Il est ainsi possible de s’intégrer dans une équipe de repreneurs en assumant un poste clé de gestionnaire dans la PME. Vos compétences pourraient même être reconnues comme une forme de mise de fonds intéressante.

Par ailleurs, reprendre une entreprise est beaucoup plus avantageux et moins risqué que d’en créer une. En effet, une PME établie compte déjà une certaine notoriété, une clientèle, un réseau de fournisseurs et de distributeurs, de l’équipement, un mode de fonctionnement bien rodé, etc. De plus, durant le transfert progressif de propriété, les repreneurs bénéficient des conseils du cédant.

Si vous avez un projet avant-gardiste, vous pouvez le réaliser en acquérant une entreprise ayant les caractéristiques appropriées. Quel beau défi que de donner un visage résolument moderne à la PME qu’on vient d’acquérir, même si elle œuvre dans un secteur traditionnel! Pensez à la façon dont Tesla révolutionne l’industrie automobile…

Comment procéder

Êtes-vous fait pour cette aventure? L’important est de bien vous connaître et de réfléchir sérieusement à vos ambitions, de concert avec vos proches.

La meilleure façon d’évaluer vos aptitudes est de réaliser un test psychométrique. Il permettra notamment d’établir si vous avez davantage le profil d’entrepreneur ou celui de gestionnaire. Plusieurs firmes offrent un tel test et peuvent l’assortir d’un plan de développement professionnel.

Par la suite, informez-vous auprès de votre réseau et de l’écosystème entrepreneurial de votre région pour connaître les PME en quête de repreneurs. En outre, notre firme, Raymond Chabot Grant Thornton, est en mesure de vous appuyer efficacement dans le processus et des intervenants, comme le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ), peuvent aussi vous mettre en relation avec des cédants et d’autres repreneurs.

Vous êtes déjà gestionnaire d’une PME qui fera l’objet d’un transfert de propriété au cours des prochaines années? Si vous souhaitez faire partie de l’équipe de repreneurs, nous vous conseillons de manifester votre intérêt le plus tôt possible.

Les cédants préfèrent remettre les rênes de leur entreprise à des personnes qu’ils connaissent, puisque les transferts sont habituellement progressifs et assortis d’un solde de prix de vente. Quant aux prêteurs, ils seront d’autant plus enclins à financer votre projet que vous connaissez bien l’entreprise, son secteur d’activité et ses défis.

Faites échec au sous-investissement

Comme gestionnaires d’entreprise (ou futurs repreneurs), les titulaires de MBA peuvent aussi jouer un rôle décisif pour renverser une tendance inquiétante pour l’économie québécoise : le sous-investissement dans les PME, particulièrement celles à l’aube d’un transfert.

Diverses études montrent qu’à l’approche de la retraite, les entrepreneurs sont plus portés à protéger leur patrimoine qu’à faire croître leur entreprise. Ils sont surtout moins portés à ajouter de la dette au bilan et, par conséquent, ils réduisent leurs investissements productifs, ce qui mine la compétitivité de l’entreprise à long terme et fait baisser sa valeur marchande.

Pour vous, comme gestionnaire, l’une des solutions consiste à inciter et à aider le propriétaire de votre PME à bâtir un solide plan de relève. Ce plan sert à repérer les divers enjeux liés au transfert de propriété (enjeux financiers, fiscaux, légaux, humains, stratégiques, etc.) et à bien préparer les étapes du processus de transfert.

Vous participerez ainsi à l’élaboration d’un plan stratégique qui établit les objectifs de croissance et les investissements requis pour y parvenir, ce qui sécurise le cédant et le rend plus disposé à investir.

Le Québec compte de nombreuses grandes réussites entrepreneuriales. À vous de vous en inspirer et de poursuivre cette tradition!

Cet article est d’abord paru sur le site de l’AMBAQ.

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