Christian Menier
Associé | CPA, M. Fisc | Fiscalité

Nous entendons parler régulièrement de REER, de CELI et de REEE. Bien plus qu’une série de lettres pigées au Scrabble, il s’agit de trois véhicules d’épargne bien différents.

Comment départager le tout? Comment choisir ce qui est bon pour moi? Pour répondre à ces questions, voyons ce qui se cache derrière ces lettres et regardons les principales caractéristiques propres à chacun.

REER

Le plus connu de tous, le Régime enregistré d’épargne retraite (REER) est un véhicule mis en place par le fisc pour favoriser les économies en vue de la retraite. Les cotisations permises dans ce régime sont limitées par des paramètres fiscaux précis, selon nos revenus gagnés et nos cotisations effectuées dans d’autres régimes de retraite. Les caractéristiques premières du REER sont :

  • Cotisations déductibles de nos revenus;
  • Non-imposition des revenus générés dans le REER;
  • Imposition des sommes retirées du REER.

CELI

Régime plus récent que son cousin le REER, le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) possède ses propres règles. Les cotisations permises sont limitées à un plafond annuel cumulatif, présentement fixé à 5 500 $. Si vous avez des droits de cotisation non utilisés des années précédentes (depuis 2009), ils seront reportés automatiquement. Ainsi, si vous cotisez à un CELI pour la première fois en 2018, vous pouvez verser jusqu’à 57 500 $ dans le régime. Les autres caractéristiques du CELI sont :

  • Cotisations non déductibles;
  • Non-imposition des revenus générés dans le CELI;
  • Non-imposition des sommes retirées du CELI.

REEE

Petit dernier et non le moindre, le Régime enregistré d’épargne-études (REEE) permet à un particulier de verser des cotisations au régime dans le but de financer le coût des études postsecondaires d’un enfant. Il n’y a aucune limite aux cotisations annuelles, mais le plafond cumulatif s’élève à 50 000 $. Les autres caractéristiques du REEE sont :

  • Cotisations non déductibles;
  • Non-imposition des revenus générés dans le REEE;
  • Les cotisations peuvent être remboursées au cotisant sans incidence fiscale;
  • Les revenus, versés sous forme de paiement d’aide aux études, sont imposables pour le bénéficiaire du régime (soit l’enfant aux études).

Contrairement au REER et au CELI, le REEE donne droit à des incitatifs gouvernementaux. En effet, les gouvernements fédéral et du Québec accordent une subvention pour chaque enfant bénéficiaire d’un REEE, de la naissance jusqu’à l’année de son 17e anniversaire. Le maximum annuel de l’aide financière est de 750 $ par bénéficiaire, soit 30 % des premiers 2 500 $ de cotisations versées annuellement. Les familles à faible et à moyen revenu peuvent bénéficier d’une aide supplémentaire. Chaque enfant a droit à un maximum cumulatif d’aide de 7 200 $ au fédéral et de 3 600 $ au Québec.

Conseil

Allez chercher le maximum d’économie en utilisant judicieusement chacun des véhicules financiers selon vos volontés d’épargne. Puisqu’ils ont leurs propres avantages, leurs objectifs doivent être bien analysés afin de prioriser le meilleur régime pour soi.

N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre fiscaliste ou de votre conseiller financier pour effectuer les meilleurs placements qui soient.

22 Nov 2018  |  Écrit par :

Christian Menier est associé au sein de Raymond Chabot Grant Thornton. Il est votre expert en...

Voir le profil

Article suivant

L’offre de financement est très favorable actuellement pour les fusions et acquisitions. Quelles sont les étapes à suivre pour une démarche réussie?

Il y a beaucoup de capitaux disponibles au Québec, de sorte qu’il est possible de négocier des conditions de financement avantageuses si vous voulez acquérir une autre entreprise.

La recherche de financement doit reposer sur une démarche solide afin d’être menée rondement, de la façon la plus profitable et la moins risquée pour vous. Voici les grandes étapes de cette démarche et nos conseils pour la mener avec succès.

1. L’établissement d’un portrait précis de votre entreprise

Avant tout, il importe d’avoir une vue la plus complète possible et fidèle de votre entreprise. Assurez-vous de bien connaître les sources de sa profitabilité, d’évaluer précisément la valeur de ses actifs, etc.

2. L’évaluation du prix d’achat

L’abondance actuelle de capitaux tend à faire grimper les montants des transactions. Diverses méthodes d’évaluation peuvent être utilisées pour déterminer la valeur d’une transaction. Le mieux est de faire appel à un expert en évaluation d’entreprises afin d’établir le juste prix.

3. L’estimation de vos besoins financiers et de votre capacité d’emprunt

Vous devez faire preuve de prudence et de réalisme. Tout prêteur évalue un dossier de financement en fonction du risque qu’il présente et veut s’assurer que son client sera en mesure de respecter ses engagements en cas d’imprévus.

Vous devez donc établir différents scénarios d’évolution de votre entreprise (autant de croissance que de décroissance). Nos experts vous aideront à les élaborer et à les valider, en les soumettant à des tests de résistance afin de garantir que vous pourrez tenir bon lors de situations difficiles.

Veillez à avoir les fonds nécessaires pour non seulement financer la transaction, mais aussi pour soutenir les activités courantes (fonds de roulement, immobilisations, projets de croissance interne, etc.).

Notez qu’il y a une période d’ajustement après une transaction, durant laquelle la performance de l’entreprise n’est souvent pas aussi bonne que prévu. Vous devez donc insuffler assez d’oxygène à votre structure du capital pour traverser cette période.

Pensez aussi à long terme, pour vous assurer que vous aurez la capacité de refinancer votre dette lorsqu’elle viendra à échéance. Par exemple, demandez-vous ce qui arriverait si votre entreprise performait moins bien quand ce sera le temps de la refinancer.

Précisons qu’il y a deux principaux types de financement traditionnels et pour lesquels les prêteurs utilisent différents ratios afin d’évaluer votre capacité d’emprunt :

  • Le financement garanti par des actifs, surtout utilisé pour les entreprises qui ont des stocks et des actifs élevés, tels que les distributeurs. Les prêteurs tiendront compte notamment de la valeur des actifs ainsi que du ratio de couverture des charges fixes (pour mesurer la capacité de l’entreprise à rembourser son emprunt une fois qu’elle aura assumé ses dépenses courantes).
  • Le financement basé sur les flux de trésorerie de l’entreprise, surtout utilisé pour les entreprises dont l’actif est peu élevé. Habituellement, deux ratios sont considérés par les institutions financières: celui de la dette par rapport au BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) et le ratio de couverture des charges fixes.

Cela dit, plusieurs autres ratios peuvent être utilisés par les prêteurs.

4. La sollicitation de financement

Le prix d’achat, votre capacité d’emprunt et, s’il y en a un, le solde de prix de vente (la part de la valeur de la transaction que vous rembourserez ultérieurement au vendeur) détermineront si vous avez besoin d’obtenir également du capital-actions auprès de co-investisseurs pour financer la transaction.

En règle générale, les institutions financières demanderont que de 35 % à 55 % de la valeur de la transaction soit financée par du capital-actions, qu’il soit injecté entièrement par vous-même ou en vous alliant à un co-investisseur.

Il est essentiel d’élaborer une structure du capital ayant une combinaison optimale de types de financement, qui vous procure un effet de levier suffisant aujourd’hui et au cours des prochaines années. Toutefois, prenez garde que cet effet de levier soit excessif.

Enfin, nous recommandons de solliciter simultanément plusieurs prêteurs et partenaires financiers afin d’accélérer le processus et de négocier, grâce au jeu de la concurrence, les conditions les plus avantageuses.

Vous envisagez d’acheter une entreprise? Communiquez avec notre équipe multidisciplinaire. Nos experts vous guideront et vous accompagneront dans toutes ces étapes.

Enjeux PME - acquisition

Article suivant

Louise Martel
Associée | B.A.A, C.R.I.A. | Conseils en ressources humaines

Comment vais-je faire pour trouver les employés dont j’ai besoin? Comment vais-je réussir à attirer les meilleurs talents? Comme vous, des milliers d’entrepreneurs se posent ces questions actuellement.

La pénurie de main-d’œuvre met les employeurs sous pression. Près de 110 000 postes sont à pourvoir au Québec, selon les données de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) au deuxième trimestre de 2018.

Ce contexte vous force à vous démarquer des autres employeurs et à adopter, plus que jamais, les meilleures pratiques en matière de recrutement. Voici six clés pour tirer votre épingle du jeu.

1. Soignez votre marque employeur

De prime abord, vous devez vous positionner comme un employeur de choix et projeter cette image dans la collectivité. Plus on parlera de vous en bien, plus vous attirerez l’attention des candidats.

Nous vous suggérons d’avoir une présence efficace sur les médias sociaux. Présentez-y vos offres d’emploi, bien sûr, mais publiez-y aussi régulièrement des articles d’intérêt; faites valoir vos bons coups et les occasions de développement que vous offrez; indiquez les événements sociaux auxquels vous participez ainsi que les causes de bienfaisance que vous soutenez, etc.

Voici les principaux aspects auxquels vous devez porter attention pour soigner votre marque employeur :

  • La culture et les valeurs de l’entreprise;
  • L’environnement de travail, qui doit être agréable et stimulant;
  • L’esprit d’équipe et les mesures pour mobiliser le personnel;
  • Les défis et les possibilités d’avancement;
  • La rémunération globale et autres avantages;
  • Les conditions de travail (horaires flexibles, possibilité de travailler à distance, etc.);
  • L’encadrement (formation, coaching, mentorat, etc.);
  • La qualité de l’équipe de gestion;
  • Les outils de travail;
  • L’implication sociale de l’entreprise.

Vos employés – anciens et actuels – sont vos meilleurs ambassadeurs pour promouvoir votre marque employeur. Vous devez donc prendre soin d’entretenir d’excellentes relations avec eux (pour maintenir le contact avec vos ex-employés, organisez chaque année une « journée des anciens », par exemple).

Nous vous recommandons aussi d’avoir une entrevue de départ avec les personnes qui vous quittent. Cela vous aidera à repérer certains points à corriger. Ce sera aussi une bonne occasion de témoigner votre reconnaissance à leur égard.

2. Soyez en mode séduction

Dans le contexte actuel, ce n’est plus tant le candidat qui doit se vendre, que vous qui devez le séduire.

La façon dont vous accueillez le candidat à la première rencontre sera déterminante. Celle-ci doit prendre la forme d’une discussion plutôt que d’une entrevue, et se dérouler dans une atmosphère détendue. Prenez le temps de bien présenter l’entreprise, sa culture et sa manière de travailler, de façon que le candidat sente que votre organisation est dynamique.

Les candidats d’aujourd’hui sont particulièrement à la recherche de défis. À vous de leur prouver que ceux que vous offrez sont à la hauteur de leurs attentes. Cependant, soyez franc et transparent : ne faites aucune promesse que vous ne pouvez pas tenir. Si votre entreprise fait face à certains défis, vous avez avantage à le dire et à expliquer comment vous comptez les surmonter.

3. Soyez flexible

Plutôt que de rester inflexible sur tous vos critères de sélection, envisagez la possibilité d’évaluer les candidats s’étant démarqués en fonction de leur potentiel évolutif et de leur capacité à bien s’intégrer dans la culture de votre organisation.

4. Agissez rapidement

Les personnes en recherche d’emploi ont souvent plusieurs possibilités devant elles. Lorsqu’un candidat vous semble intéressant, présentez-lui une offre rapidement, sans quoi vous risquez qu’une autre entreprise l’embauche avant vous. De façon générale, veillez à ce que votre processus de recrutement soit le plus souple et rapide possible.

5. Développez vos ressources à l’interne

Pour être un employeur de choix, vous devez avoir un solide programme de développement de compétences et de planification de la relève. Le candidat idéal pour un poste clé travaille peut-être déjà pour vous!

La plupart des employés cherchent des occasions de progresser. Vous devez bien les soutenir, en leur offrant de la formation, du coaching et du mentorat. Ciblez les employés qui vous semblent les plus aptes à être promus à des postes stratégiques, de façon à leur donner tout l’encadrement nécessaire pour qu’ils se développent.

6. Faites-vous aider

Cela dit, dénicher la perle rare n’est pas une mince tâche. Nous vous conseillons de faire appel à des spécialistes en gestion des ressources humaines et en recrutement comme ceux de Raymond Chabot Grant Thornton. Nous proposons des services complets dans ce domaine. Nous vous aiderons notamment à vous positionner comme un employeur particulièrement intéressant et à trouver les candidats qui s’intégreront parfaitement à votre organisation.

13 Nov 2018  |  Écrit par :

Louise Martel est associée au sein de Raymond Chabot Grant Thornton. Elle est votre experte en...

Voir le profil

Article suivant

Pierre Fortin
Associé | CPA | Conseil en management

L’économie numérique est une source de croissance potentielle importante pour les entreprises du Québec, qui doivent toutefois faire face à de nombreux défis.

Certaines entreprises réussissent à tirer profit des gains de productivité et de l’accès aux nouveaux marchés offerts par les nouvelles technologies. Cette économie en mouvance est néanmoins une source d’inquiétudes pour plusieurs entreprises québécoises qui doivent maintenant se mesurer à de nouveaux concurrents dans leurs marchés.

Ces changements structurels ont des incidences importantes sur les municipalités québécoises, notamment en ce qui a trait aux variations dans les revenus de taxation foncière et à la réglementation.

Commerce en ligne – des changements majeurs en cours chez les détaillants québécois

Plusieurs données publiées au cours des derniers mois confirment que les Québécois magasinent de plus en plus en ligne et qu’ils le font en majorité sur des sites de détaillants américains.

Une étude récente du CEFRIO sur les tendances du commerce électronique au Québec statue que 58 % des Québécois ont effectué des achats en ligne au cours de l’année 2017. Parmi ceux ci, 58 % ont effectué leurs achats sur le site d’Amazon.

Cet accroissement des ventes en ligne met en péril le modèle traditionnel du commerce de détail.

À l’échelle canadienne, les ventes par commerce électronique dans le secteur du commerce de détail ont augmenté de plus de 72 % entre 2012 et 2016. Durant cette période, les augmentations des parts de vente en ligne les plus importantes ont été constatées dans le matériel de construction et de jardinage (+ 358 %), les meubles et les accessoires de maison (+ 282 %), les vêtements et les accessoires vestimentaires (+ 273 %) et les articles de sports, de passe-temps, de musique et de librairie (+ 206 %).

Ces changements ont déjà fait des victimes chez des acteurs du commerce de détail autrefois bien établis – pensons notamment à Sears ou à la boutique de vêtements pour femme Jacob – et touchent des chaînes de magasins traditionnellement vues comme des meneurs dans leur secteur comme Toys“R”Us.

D’autres changements sont à prévoir dans les prochaines années, notamment dans des secteurs d’activité où le commerce électronique est moins présent actuellement. La croissance des ventes en ligne de voitures pourrait, par exemple, obliger les concessionnaires automobiles à revoir leur modèle d’affaires, alors que les magasins d’alimentation auront de plus en plus de concurrence de la part de marchands en ligne.

Ces turbulences ont déjà des incidences sur les municipalités québécoises. Des centres commerciaux voient leurs magasins se transformer, diminuer les superficies louées et se tourner vers des plateformes de ventes en ligne. Ceci réduira à terme l’assiette fiscale des municipalités sans diminuer pour autant leurs besoins financiers pour la livraison des services à leur population. Une refonte des sources de revenus fiscales est à prévoir afin d’assurer la pérennité financière des municipalités.

Nouveaux acteurs numériques hors du cadre réglementaire municipal

La présence des nouveaux acteurs de l’économie numérique vient également perturber le cadre réglementaire traditionnel des municipalités québécoises.

Airbnb, le plus grand service d’hébergement dans le monde, mais qui ne détient aucune chambre, est maintenant très présent dans l’ensemble des municipalités du Québec. En plus de gruger des parts de marché aux hôteliers traditionnels, Airbnb a des incidences importantes sur le territoire de certaines municipalités.

Des appartements traditionnellement occupés par des résidents sont transformés en des logements pour touristes. La perception des taxes d’hébergement, qui soutiennent le développement économique des municipalités, peut ainsi être touchée. En outre, des citoyens mécontents exigent des changements de réglementation pour mettre fin aux va-et-vient continuels des touristes.

Autre cas bien publicisé au cours des dernières années : l’émergence de l’entreprise Uber, active dans le secteur du taxi, a occasionné bien des maux de tête aux décideurs politiques. Des changements réglementaires ont dû être adoptés face à la montée en puissance de ce modèle d’affaires.

D’autres acteurs numériques émergeront au cours des prochaines années et viendront assurément perturber le modèle d’affaires usuel. Les municipalités doivent rester vigilantes et accroître leur agilité à répondre rapidement à ces changements perturbateurs.

Occasions de transformation de l’appareil municipal

Les changements numériques génèrent néanmoins des occasions intéressantes pour les municipalités du Québec. Les nouveaux outils technologiques disponibles permettent notamment d’embrasser le concept de ville intelligente qui vise à accroître la qualité de vie des citoyens.

Des plateformes comme Facebook permettent, entre autres, aux municipalités d’augmenter l’engagement de ses parties prenantes, notamment en facilitant la diffusion d’informations de même que la consultation sur des sujets de diverses natures.

Soutien professionnel par des experts avisés

Face à ces changements apportés par l’émergence de l’économie numérique, nos experts peuvent vous soutenir.

  • Planification stratégique : nos experts peuvent vous soutenir lors de la réalisation du plan stratégique de votre municipalité, afin d’identifier des actions concrètes visant à faciliter l’adaptation de votre municipalité à cette nouvelle ère numérique.
  • Cadre financier : nos experts peuvent vous soutenir dans l’établissement d’un cadre financier à long terme (prévisions des revenus et des dépenses) qui vous permettra de mieux faire face aux variations des sources de taxation foncière au cours des prochaines années.
  • Participation citoyenne : nos experts peuvent vous soutenir dans la conception d’outils visant l’engagement des parties prenantes présentes sur votre territoire.

12 Nov 2018  |  Écrit par :

Pierre Fortin est associé au sein de Raymond Chabot Grant Thornton. Il est votre expert en conseil...

Voir le profil
[class^="wpforms-"]
[class^="wpforms-"]