Une PME gaspésienne a mis au point un masque médical qui peut être lavé une centaine de fois sans perdre ses capacités de filtration des particules fines. Une innovation qui lui ouvre les portes d’un marché mondial.

Notre équipe est ravie d’accompagner cette entreprise innovante dans différents volets de son développement. Le temps d’un court article, nous avons échangé avec la fondatrice de Frëtt Design et Frëtt Solutions, Michelle Secours, afin de mettre en lumière ses succès et les défis relevés par son organisation.

Frëtt Solutions est la division R&D en textiles techniques éco-efficaces de Frëtt Design, entreprise de création et de confection de vêtements éthiques et écoresponsables de Caplan, en Gaspésie. L’organisation a récemment obtenu l’approbation de Santé Canada pour l’utilisation de ses masques réutilisables en tant qu’instruments médicaux. Une grande avancée puisque le système de santé demeure un des plus gros utilisateurs de masques jetables.

« Les masques à usage unique représentent un réel danger pour l’environnement. Ils libèrent des millions de microfibres plastiques qui ne sont pas biodégradables. Avec la quantité de masques qui sont utilisés et jetés chaque jour, il fallait trouver une solution pour éviter un désastre écologique », explique Michelle Secours.

Du vêtement éthique au masque médical écoresponsable

Sensible à l’impact de la production textile sur l’environnement, Michelle Secours poursuit avec Frëtt Solutions la mission écoresponsable de Frëtt Design, entreprise qu’elle a fondée en 1997. Depuis plus de 25 ans maintenant, la PME utilise majoritairement des matières d’origine naturelle et écologique comme le chanvre, la laine de mérinos ou les cotons biologiques dans la fabrication de ses vêtements pour femmes, hommes et enfants.

L’entreprise a répondu à l’urgence sanitaire en début de pandémie en se lançant dans la fabrication de masques barrière lavables. Parallèlement à cette production destinée au grand public, un petit noyau d’employés s’est consacré au développement de masques de qualité médicale réutilisables par lavage et désinfection pour répondre à une demande grandissante du milieu de la santé.

« Un seul de nos masques remplace 200 masques jetables. On a obtenu des résultats que personne d’autre n’a pu atteindre, en performance comme en durabilité », souligne fièrement l’entrepreneure.

Raymond Chabot Grant Thornton - image

Un masque médical réutilisable et breveté

Pour elle et son équipe, la courbe d’apprentissage a été abrupte. « Il nous a fallu tout apprendre sur les capacités de filtration des particules des tissus. On a testé plus de 130 combinaisons de multicouches de matériaux, ce qui nous a permis de savoir ce qui fonctionnait ou pas. Notre objectif, c’était de créer un masque lavable qui répondrait aux critères des normes internationales pour les équipements de protection individuelle en matière de respirabilité, d’efficacité et de confort. »

Il a fallu plus d’un an de travail pour mettre au point le masque chirurgical multicouche réutilisable etrëma, pouvant être lavé jusqu’à 100 fois avant d’être recyclé.

Le masque etrëma utilise une technologie textile filtrante, appelée ëncore®, qui est aujourd’hui brevetée dans plus d’une soixantaine de pays. Elle répond aux plus hauts critères de protection et de sécurité des produits selon les normes internationales sur les dispositifs médicaux. Son développement a été le fruit d’une collaboration entre Frëtt Solutions et plusieurs experts de centres de recherche internationaux, de laboratoires et d’institutions de santé.

À la conquête de nouveaux marchés

Certains défis ont été relevés avec brio et l’entreprise poursuit sur sa lancée.

Licence et certifications

Maintenant qu’elle a reçu l’approbation de Santé Canada avec la licence d’établissement pour les instruments médicaux, ainsi que des certifications européennes, Frëtt Solutions est fin prête pour produire ses masques etrëma à grande échelle et amorcer la commercialisation dans les milieux cliniques.

« Cela a toutefois été long avant d’obtenir l’aval de la CNESST et de Santé Canada. Dans ce dernier cas, la réponse est arrivée à la fin de 2022, ce qui nous ouvre les portes des milieux de la santé », mentionne Michelle Secours.

Frett Solutions | Innovation | RCGT

Nouveaux canaux de distribution

La PME doit pour cela ouvrir des canaux de distribution fort différents de ceux qu’elle utilise pour ses produits mode. En plus de son atelier-boutique de Caplan, l’entreprise vend ses vêtements en ligne, dans sa boutique de Montréal de même que dans divers événements.

Ses masques et autres produits médicaux en développement, eux, sont notamment destinés au secteur institutionnel, comme les hôpitaux et autres établissements de santé.

« On vise également les professionnels, comme les dentistes, les cliniques médicales et tout ce qui concerne les soins rapprochés, tel que l’esthétique, précise Michelle Secours. »

Processus de retraitement des masques

Afin d’étendre l’usage de ce masque réutilisable, il est nécessaire de revoir les façons de faire dans les milieux de santé, comme de se doter d’un processus de retraitement des masques, ce qui demande un peu de temps à mettre en place.

Quelques hôpitaux mènent actuellement des projets pilotes au Québec et ailleurs au Canada. Des cliniques privées ont aussi mis le masque à l’essai.

En attendant un déploiement dans l’ensemble du réseau de la santé, l’entreprise s’attaque à d’autres projets de développement à partir de sa technologie brevetée, dont des masques N95 et des équipements de protection individuelle (EPI) lavables et réutilisables.

Savoir se transformer

Pour Frëtt Design, la mise au point de cette innovation marque un nouveau tournant. Ce n’est pas la première fois que la PME innove. À ses débuts, elle s’est taillé une solide réputation grâce à des techniques de tricot industriel et avec des principes de surcyclage permettant de réutiliser les matières premières et d’en rehausser la valeur.

« On vendait nos créations dans plus de 100 points de vente dans le monde dont des grandes bannières comme Bloomingdale’s et Saks Fifth Avenue, à New York », raconte Michelle Secours.

Puis, la production manufacturière dans le textile s’étant déplacée vers les pays asiatiques, il est devenu de plus en plus difficile pour Frëtt Design de continuer à produire localement. C’est à ce moment-là que la dirigeante a revu la mission de son entreprise.

La mise sur pied de la division Frëtt Solutions offre de nouvelles perspectives à son organisation, qui la font rêver.

« On est la preuve qu’on peut innover même si on n’est pas dans un grand centre urbain et que l’on n’a pas de gros moyens en R&D. Surtout, on continue de faire notre part pour la santé de l’environnement. »

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En cette Journée internationale des droits des femmes, constatons le progrès accompli et le chemin qui reste à parcourir pour l’égalité.

Bien que nous ayons fait beaucoup de chemin quant à la place des femmes dans le milieu du travail et la reconnaissance de leur contribution à nos succès, force est de constater que nous ne sommes pas encore arrivés à destination : l’égalité entre les sexes en tout, partout et en tout temps.

C’est d’ailleurs pourquoi, l’équipe consacrée à la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) de Grant Thornton International a abordé cette question cruciale dans Women in Business 2023: The push for parity (offert en anglais seulement), un rapport fort éclairant ayant été lancé par notre réseau mondial.

Ce rapport soutient que, d’ici 2025, si les entreprises n’implantent pas une culture favorisant l’autonomie des personnes grâce à des modes de travail flexibles et qu’elles n’entreprennent pas des mesures supplémentaires pour aider les femmes à accéder aux postes de direction, seuls 34 % de ceux-ci seront occupés par des femmes, ce qui est loin de l’objectif de parité fixé par les Nations unies d’ici 2030.

Heureusement, chez Raymond Chabot Grant Thornton, nous faisons bonne figure quant à la parité entre les sexes en matière d’attribution de postes de gestion. Chez nous, 48 % des emplois de gestionnaires sont occupés par des femmes.

Oser ouvrir la porte et franchir le seuil

Puisant à même les expériences vécues par des femmes inspirantes ayant réussi à se tailler une place à titre de gestionnaire, comme Mireille Dallaire, directrice principale – Systèmes opérationnels, Technologies de l’information chez nous, ce rapport énumère, entre autres, les gestes que doivent poser ces dernières pour changer les choses au profit des générations futures.

« Nous sommes choyées d’être venues au monde dans des pays où beaucoup de portes nous sont ouvertes. Nous avons donc le devoir d’encourager nos filles et garçons à être critiques de ce qui se passe ici et dans le monde en ce qui concerne les disparités sur le plan des droits. Nous devons enseigner à nos filles à faire preuve d’audace en affirmant ce qu’elles veulent et ce qu’elles souhaitent accomplir comme devenir PDG, par exemple. », affirme Mireille.

« Pour un monde numérique inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes »

Cette année, le thème que l’ONU a choisi de privilégier pour marquer la Journée internationale des droits des femmes est : « Pour un monde numérique inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Nous avons donc voulu sonder Mireille pour comprendre ce qui l’a motivée à faire sa place dans un secteur d’activité où les gestionnaires féminines, voire les femmes tout court, sont sous-représentées.

« Quand l’occasion s’est présentée d’implanter un PGI (c’est-à-dire un progiciel de gestion intégrée), je n’ai pas vraiment réfléchi à savoir si j’étais capable ou non de l’implanter. Je me suis dit : “J’aime les systèmes alors je fonce!” Mon background en comptabilité, certification et conformité aurait pu freiner mes élans, car cette nouvelle voie présentait un très gros changement de cap. Mais le plus important, c’est d’être sur notre “X”, et pour moi, ce sont les systèmes », nous a confié Mireille.

Notre 75e anniversaire nous offre une occasion en or de réfléchir à la distance parcourue au sein de notre firme, comme dans la société, pour combler les fossés séparant les genres relativement aux droits et privilèges dont ils jouissent et de poursuivre nos avancées en matière de RSE, notamment en agissant dans le sens de l’objectif no 5  de développement durable des Nations Unies : l’égalité entre les sexes.

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La norme IAS 36 Dépréciation d’actifs n’est pas nouvelle et bon nombre de ses exigences sont connues. Toutefois, il est souvent difficile d’appliquer un test de dépréciation d’actifs (corporels ou incorporels). Cela s’explique par le fait que, pour certains aspects, les directives d’IAS 36 sont détaillées, prescriptives et complexes.

La série Insights into IAS 36 a été créée pour aider les préparateurs d’états financiers et les personnes responsables de la gouvernance des entités présentant l’information financière à comprendre les exigences d’IAS 36 et à revoir certains aspects ayant entraîné de la confusion en pratique.

Les deux dernières publications de la série Insights into IAS 36 traitent des informations à fournir lorsqu’une entité comptabilise une perte de valeur et/ou une reprise au cours de la période et des considérations pour certains problèmes régulièrement rencontrés lors de l’application de la norme :

  • Presentation and disclosure;
  • Other impairment issues.

Les publications susmentionnées (en anglais seulement) sont jointes au présent bulletin Alerte de votre conseiller – IFRS à télécharger.

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Denis Brisebois
Vice-président de pratique | Tourisme-Loisirs-Culture | Conseil en management

Le tourisme évolue et doit contribuer au bien-être des citoyens d’une localité ou d’une région. Quelles sont les pistes de développement à favoriser?

Le tourisme est un secteur en transformation rapide. Si son développement est bien planifié, il offre de belles occasions de contribuer à la qualité de vie des citoyens et à la vitalité économique d’une région. Pour ce faire, il est essentiel que tous les acteurs du milieu, touristiques et non touristiques, travaillent ensemble.

Les municipalités, en concertation avec les citoyens, doivent mettre en place des règlementations adéquates, des infrastructures et des balises qui favoriseront la cohabitation et la découverte d’un milieu de vie. Une destination touristique dont les résidents ne sont pas consultés et ne participent pas aux décisions est vouée à un appauvrissement à moyen et à long terme.

Des besoins qui évoluent

Les façons de voyager évoluent et, plus que jamais, les destinations authentiques ont la cote. Aller à la rencontre d’une culture, c’est davantage que la visite d’un musée ou d’un parc et la participation à un événement. Bien que ces activités soient toujours des valeurs sûres, le visiteur d’aujourd’hui veut vivre au rythme des gens de la place : il fréquente les restaurants et la boulangerie du quartier et devient parfois votre voisin de palier.

De plus, avec la souplesse que permet désormais le télétravail, les touristes cherchent à réduire l’impact de leur déplacement en prolongeant leur séjour, en privilégiant la mobilité active et en recherchant les produits du terroir.

Ces comportements émergents demandent une adaptation qui bénéficiera aux citoyens sur place, car un secteur touristique florissant pour une région permet une qualité d’activités et d’infrastructures qu’il serait autrement impensable d’obtenir.

Voici quelques éléments auxquels porter attention afin de mettre en place les solutions qui seront bénéfiques pour toutes les parties.

Promouvoir la culture locale pour susciter le sentiment de fierté du citoyen

Les touristes cherchent à vivre une expérience à la fois agréable et unique. Les territoires doivent être mis en valeur, expliqués, racontés. Il faut provoquer la rencontre entre le visiteur et la culture locale et, ainsi, renforcer l’identité d’un lieu.

Qu’ils soient naturels ou urbains, les sites significatifs et historiques peuvent être dynamisés, aménagés de façon à ce que le citoyen se réapproprie l’espace public, et revampés à l’image de la communauté. Ainsi, non seulement la qualité de vie des résidents s’en trouve améliorée, mais la signature qui émerge de telles initiatives rend la destination plus attractive pour les voyageurs.

Encourager la mobilité et la durabilité

L’implantation de certaines infrastructures, notamment l’offre de l’Internet haute vitesse, prend toute son importance dans ce contexte de mobilité et du télétravail qui se répand.

Pour être attractives, les destinations devront désormais jouer un rôle de leadership en développement durable. C’est ce que propose le Plan d’action pour un tourisme responsable et durable du ministère du Tourisme du Québec.

En ce sens, les municipalités, par l’intermédiaire de leur office du tourisme, par exemple, devront sensibiliser leur écosystème touristique à cette question, proposer des solutions pratiques et informer le touriste des produits et services durables.

Les entreprises devront aussi mettre en œuvre des actions en matière de développement durable, en mettant de l’avant des pratiques écoresponsables et en promouvant l’achat local.

Favoriser le développement d’une offre équilibrée

L’offre de propriétés à louer a explosé au Québec. On constate une hausse de 200 % en six ans. Parmi ces offres, on retrouve des chalets, des résidences de luxe, des condos ou même la location temporaire d’une maison principale.

Cette nouvelle offre d’hébergement change le rapport aux voyageurs, qui peuvent s’installer à plus ou moins long terme, incluant dans des régions ou des quartiers qui recevaient peu, voire pas du tout, de touristes auparavant.

Il est important de préserver l’équilibre pour assurer une cohabitation harmonieuse entre citoyens et visiteurs. Au Québec, la loi 100 sur l’hébergement touristique de courte durée offre aux municipalités la possibilité d’exercer un meilleur contrôle sur l’offre d’hébergement.

Mettre en lumière un territoire à travers l’achat local

La multiplication des résidences de tourisme facilite la découverte des communautés par les visiteurs en les amenant à sortir des sentiers battus et à vivre comme un local.

Ce type de résidents temporaires vont se mêler davantage à la population, vivre comme eux, partager leur quotidien en s’approvisionnant dans leurs marchés publics, par exemple, et en fréquentant leurs cafés et bistros, ce qui peut contribuer à la vitalité d’un milieu, à différents moments de l’année.

Dans certaines conditions, le télétravail devenant la norme, les séjours pourraient d’ailleurs devenir de plus en plus longs. Les infrastructures locales, les règlementations et le développement des affaires doivent être adaptés en tenant compte de cette nouvelle donne.

Enrichir la vie culturelle des citoyens et attirer les visiteurs

Une offre touristique et culturelle diversifiée, tout au long de l’année, est un atout considérable pour attirer à la fois les citoyens et les touristes. Favoriser l’amélioration des infrastructures et la tenue d’événements originaux améliorera la qualité de vie ainsi que l’attractivité d’une destination.

En cherchant d’abord à offrir une meilleure qualité de vie, les villes et les régions s’assurent de respecter leurs valeurs profondes, d’être authentiques. C’est précisément ce qui attire les visiteurs et contribue à la vitalité de leur milieu.

Cet article a été rédigé en collaboration avec Ingrid Langevin, directrice pour le Groupe conseils en transformation des affaires au sein de Raymond Chabot Grant Thornton.

23 Fév 2023  |  Écrit par :

Denis Brisebois, est expert en conseil en management, chef de pratique en tourisme, loisirs et...

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