Gilles Fortin
Premier directeur principal | B.A.A. | Conseils financiers

Des fonds sont disponibles pour vos projets d’entreprise, mais compte tenu de la hausse des taux d’intérêt, est-ce le bon moment pour investir?

Vous avez mis sur la glace vos projets d’investissement dans la première année de la pandémie? Vous avez repoussé de un an les pourparlers concernant la vente de votre entreprise? Vous avez dû investir rapidement en technologies pour vous adapter à la nouvelle réalité? Vous souhaitez relancer vos projets, mais l’inflation actuelle amène de nouvelles questions?

Si vous hochez la tête avec un léger air de découragement, vous n’êtes pas seul. Chaque organisation est unique et vous devez prendre le temps de bien analyser votre situation.

Augmentation inédite en trente ans

En effet, l’inflation galope avec des augmentations inédites en 30 ans de 6,8 % sur une période de 12 mois (d’avril 2021 à avril 2022), affectée notamment par le cours du pétrole, lui-même subissant une augmentation présentement exacerbée par le conflit armé en Ukraine.

La bourse mondiale affiche un laborieux début d’année avec ses principaux indices en déclin (notamment -12 % pour le S&P 500, -8,5 % pour le Dow Jones et -23 % pour le NASDAQ), et ce, malgré une légère augmentation depuis la fin mai.

Avec la fin de plusieurs programmes d’aide gouvernementale et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui s’accentue, les dirigeants d’entreprise sont freinés dans leur productivité et leur croissance.

La Banque mondiale parle de plus en plus de risque de stagflation à l’échelle planétaire, et il demeure important d’être prudent dans nos prévisions.

Le financement est disponible

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a beaucoup d’argent dans le marché actuellement. Bien que plusieurs entreprises aient appuyé sur l’accélérateur dès la deuxième année de la pandémie et aient déjà mis leur projet en branle, plusieurs fonds d’investissement ont encore beaucoup de liquidités à prêter et les institutions ont une volonté de participer à la relance économique.

Les banques, quant à elles, ont pour la plupart mis d’importantes réserves de liquidités de côté en début de pandémie pour faire face aux possibles défauts de paiement de leurs clients, mais ces réserves ont été, somme toute, peu utilisées. En soi, c’est une excellente nouvelle, puisque ça signifie que nos entreprises se sont mieux tirées d’affaire que prévu. Les sommes réservées sont donc actuellement disponibles pour les entreprises.

Les différents organismes gouvernementaux, pour leur part, ont comme ligne directrice d’appuyer la relance économique et ceci passe par différents programmes, ou encore par une flexibilité accrue dans la prise de décision de crédit. Bref, les sources de fonds sont là pour l’entrepreneur qui souhaite aller de l’avant.

Le taux d’intérêt comme facteur de risque

La hausse (actuelle et à venir) des taux d’intérêt est toutefois un facteur à ne pas négliger dans vos calculs et dans votre stratégie. La Banque du Canada a haussé successivement son taux directeur de 0,25 % (mars 2022), de 0,5 % (avril 2022) et de 0,5 % une seconde fois (juin 2022), pour s’établir à 1,5 %. Il n’y a pas péril en la demeure pour l’instant, puisque le taux directeur prépandémique de la Banque du Canada s’établissait à 1,75 %. Nous sommes donc presque revenus à ce niveau. Ce n’est toutefois pas terminé.

Depuis la crise économique de 2008-2009, les taux bancaires fixes 5 ans (le taux chouchou des Canadiens) moyens affichés ont varié autour de 5 %. Comme les données provenant des banques à ce sujet ne sont pas disponibles avant 1970, on peut affirmer que nous n’avons pas connu un tel niveau en plus de 50 ans.

La Banque du Canada a annoncé à mots peu couverts des hausses à venir dans les prochains mois pour continuer de tenter de freiner l’inflation. Celles-ci seront probablement – les avis varient entre les économistes des grandes banques – de l’ordre de 0,5 % à 1,5 %. La Banque du Canada a récemment prévenu qu’une hausse dès juillet de 0,75 % n’était pas exclue. Il y a fort à parier que l’inflation devra être considérablement plus clémente avant que ça ne cesse.

Dans ce contexte, les grandes banques canadiennes ont pris la décision de hausser leur taux préférentiel, qui était de 2,45 % depuis mars 2020, à 3,2 % en avril 2022. À titre comparatif, le seul autre moment où ce taux de référence a été plus bas était en 2009 en pleine crise économique, où il était de 2,25 %.

Pas de panique, les taux sont encore ce qu’on peut généralement appeler comme étant « bas ». Les plus expérimentés d’entre nous se souviendront de la période au début des années 1980 où les taux oscillaient entre 15 % et 25 %. Disons que les calculs de taux de rendement ne sont pas les mêmes pour un projet d’investissement dans ce contexte.

Vous comprendrez que nous sommes ici très loin de ce niveau, mais il demeure important de bien prévoir le financement de son projet pour que la variabilité des taux d’intérêt ne devienne pas un facteur de risque important.

Quelle structure de taux choisir pour votre entreprise?

La réponse à cette question va malheureusement toujours être : « Ça dépend ». Ça dépend, notamment :

  • si un des actifs mis en garantie sera potentiellement vendu à court terme;
  • si vous avez une marge de manœuvre appréciable dans vos liquidités générées par les opérations pour être en mesure d’absorber potentiellement une hausse de taux à court terme;
  • de votre niveau de tolérance au risque;
  • de votre intérêt à recommencer une séquence de négociation avec votre partenaire financier l’an prochain.

Ces facteurs sont les mêmes qu’en situation de bas taux d’intérêt, comme nous venons de connaître dans les treize dernières années.

Il faut toutefois être conscient que ce coût augmente, que ça implique donc que le coût global relié à votre projet augmente et que votre calcul de taux de rendement interne en sera affecté.

Si vous êtes acheteur, ceci influencera à la baisse le prix que vous êtes prêt à payer pour conclure la transaction.

À l’inverse, si vous êtes vendeur, vous devez être conscient que les taux offerts sur le marché peuvent avoir un impact sur l’évaluation de votre entreprise et que votre acquéreur aura cet aspect en tête lors de ses réflexions.

Selon sa situation financière, l’acquéreur verra aussi potentiellement sa capacité d’emprunt réduite et, conséquemment, le prix qu’il est en mesure de vous offrir. Peut-être voudra-t-il quand même aller de l’avant et honorer le prix entendu, mais qu’il vous demandera de vous impliquer davantage (par exemple, par une balance de prix de vente plus importante).

La bonne décision sera toujours celle qui s’accorde avec vos objectifs à court, moyen et long terme. Il faut évaluer votre situation et s’assurer de ne pas mettre en péril la pérennité de vos opérations.

Des choix différents selon la nature du projet

Rappelez-vous que vous êtes un entrepreneur, pas un négociateur sur le marché financier. Oubliez les structures complexes impliquant un swap de taux d’intérêt ou autres. Si vous ne comprenez pas bien les tenants et aboutissants de ce qui vous est proposé, optez pour une autre solution. Toutefois, si vous êtes bien accompagné pour comprendre ce type de structure, il peut y avoir des occasions intéressantes à saisir.

De même, le contexte de la transaction peut avoir un impact sur le taux qui vous sera offert, ou que vous choisirez. Par exemple, l’acquisition d’un immeuble est très facile à financer présentement et vous opterez probablement pour le taux le plus bas qui vous est proposé. Toutefois, peut-être qu’un manque de liquidités excédentaires vous poussera à opter pour une quotité de financement de 100 % ou plus, ce qui engendrera un taux d’intérêt plus élevé.

Prenons un autre exemple, le type de projet qui impose le plus grand stress à la structure financière d’une organisation : une acquisition. Si vous faites l’acquisition d’une entreprise, il sera probablement plus judicieux d’opter pour une structure de financement permissive et flexible, laquelle sera certainement accompagnée d’un taux d’intérêt plus élevé. Si le contexte s’y prête, il y a fort à parier que le coût supplémentaire relié au taux d’intérêt plus élevé en vaudra la peine pour le risque opérationnel réduit qu’il vous permet d’obtenir.

Le financement d’un projet : un processus complexe

Le financement d’un projet demande une réflexion éclairée et une analyse pointue de vos besoins. Afin de vous assurer de prendre la meilleure décision pour votre entreprise, l’accompagnement d’un expert peut s’avérer un atout précieux. Il pourra vous conseiller sur la meilleure voie à suivre et vous assister lors de la recherche de financement et de la négociation avec les partenaires financiers.

15 Juin 2022  |  Écrit par :

Gilles Fortin est votre expert en conseils financiers pour le bureau de Québec. Communiquez avec...

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Simon Julien
Premier directeur principal | B.A.A. FPAA | Conseils financiers

Les variations de coût des assurances sont influencées par les mouvements de capitaux à l’intérieur du marché. Que peuvent faire les entreprises?

Typiquement, le marché des assurances de dommages est caractérisé par des cycles de marché favorables (soft market), où l’on observe une forte concurrence des assureurs, des baisses de tarification et une disponibilité des garanties, suivis de cycles de marché défavorables (hard market). On observe alors une baisse marquée de la concurrence, des hausses de tarifs et un effritement des garanties offertes. Ces variations sont provoquées notamment par les mouvements de capitaux à l’intérieur du marché des assureurs.

Après une période plus ou moins longue où les assureurs se battent pour des parts de marché afin de capitaliser principalement sur les flux monétaires qui procurent des revenus de placements, les assureurs tardent à augmenter leurs tarifs en proportion de la hausse du coût des sinistres.

Ensuite, les assureurs compensent, sur une courte période, le manque à gagner accumulé pendant la période de soft market par de fortes hausses de primes. Les assureurs cherchent alors à maximiser la rentabilité en révisant leur capacité de souscription et en abandonnant certaines catégories de risques, ce qui provoque une contraction importante de l’offre d’assurances.

Nouvelle réalité du marché

De 2010 à 2018, une forte concurrence a caractérisé le marché des assurances de dommages au Canada. Maintenant, nous observons, pour l’ensemble des secteurs économiques, un resserrement important du marché des assurances de dommages qui a commencé plutôt sobrement au début de l’année 2019.

Les assureurs font preuve de cohésion lorsqu’il s’agit d’imposer des changements de conditions en centralisant les décisions de renouvellement. L’impact de la dégradation du marché des assurances observée en 2020 et en 2022 est sans précédent et les entreprises doivent renouveler leur programme d’assurance dans la tourmente. Les renouvellements peuvent nécessiter de longues périodes de négociation, des révisions de garanties, des ajouts de conditions ainsi que des changements d’assureurs, et entraîner des hausses très importantes de tarifs.

Au lieu d’adopter une approche de souscription basée sur l’appréciation rigoureuse du risque à assurer, les assureurs appliquent présentement une tarification qui vise à assurer un niveau de revenu déterminé. L’état actuel du marché inverse le poids des principaux déterminants qui sont généralement considérés par les assureurs pour établir la tarification.

Perspectives du marché

Malgré un retour vertigineux de la profitabilité des assureurs en 2021 et la perspective d’une hausse des taux d’intérêt potentiellement favorable aux résultats des assureurs, l’offre d’assurances demeure limitée dans le marché actuel et les signes d’amélioration des modalités de l’offre tardent à se manifester.

Il n’est pas exclu que l’on puisse cependant observer une certaine stabilisation du marché à moyen terme (d’ici un à deux ans) et une amélioration des conditions à long terme (d’ici deux à cinq ans). La cadence de l’amélioration du marché demeure très incertaine.

Songer à l’autoassurance?

À court terme, l’offre d’assurances est tellement faible que les entreprises sont contraintes de reconduire leur programme d’assurance avec leurs assureurs actuels.

Par ailleurs, les approches visant à réviser la structure de financement des risques en augmentant le niveau de rétention des garanties ne permettent pas de réduire significativement la hausse des primes. En effet, les primes actuelles représentent pour les assureurs un seuil minimal, peu compressible quant aux prises de risques de l’assuré au vu des garanties souscrites.

Ainsi, seul l’abandon de garanties (autoassurance complète) permettra de réduire significativement le coût d’assurance. Une telle décision doit être appuyée par une démonstration de sa rentabilité à moyen et long terme, mais aussi par une volonté de la direction de l’entreprise de composer avec une variabilité beaucoup plus importante du coût de financement des risques complètement autoassurés.

Mesures pour obtenir les meilleures conditions possible

Dans le cas des entreprises pour qui l’autoassurance complète ne représente pas une option envisageable, seule l’amélioration des conditions du marché permettra d’obtenir une baisse des primes. Pour tirer profit le plus tôt possible des conditions plus favorables du marché, les entreprises devront prendre les mesures suivantes afin d’obtenir une couverture d’assurance aux meilleures conditions possible :

  1. Déterminer avec leur courtier l’échéancier et les objectifs du renouvellement en ce qui a trait aux conditions et à la tarification avec un plan de suivi des négociations;
  2. Demander au courtier d’obtenir des propositions alternatives de la part d’autres assureurs et obtenir le rapport de mise ne marché du courtier;
  3. Établir des scénarios quant aux rétentions à souscrire pour chaque garantie;
  4. Mettre à jour et documenter de manière rigoureuse et pertinente leur profil de risque. Le profil de risque devrait notamment intégrer les éléments suivants :
    • Historique de l’entreprise et gouvernance;
    • Évolution des revenus et répartition par région et par catégorie de produits ou de services;
    • Évolution de l’intensité des activités en ce qui concerne les unités de production ou les services;
    • Évolution du nombre d’employés;
    • Description des produits et des services fournis;
    • Profil de la clientèle;
    • Normes et pratiques;
    • Mesures, politiques et règlements visant à réduire les risques de sinistres et à atténuer leur gravité;
    • Liste et valeur des actifs à couvrir;
    • Description COPE (construction, occupancy, protection and exposure) des immeubles à assurer;
    • Répertoire des ententes et des contrats conclus avec des tiers;
    • Exposition relative aux cyberrisques;
    • Évolution de la sinistralité par garantie (coût des sinistres/unités d’exposition).

18 Mai 2022  |  Écrit par :

Simon Julien est expert en conseils financiers au sein de Raymond Chabot Grant Thornton.

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Mis à jour le 19 octobre 2023

L’inflation génère des inquiétudes pour plusieurs entreprises. Une gestion rigoureuse des risques et des finances est plus que jamais requise.

Les organisations doivent relever des défis de taille. La forte inflation, l’augmentation des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et les problèmes d’approvisionnement sont autant de facteurs qui alimentent un environnement économique incertain pour les entreprises.

C’est pourquoi il est important de réaliser une solide planification financière afin d’évaluer les points de vulnérabilité de votre entreprise, et ainsi agir en amont afin de prévenir les risques, et de soutenir la croissance.

Voici les principes de base à respecter pour préserver la santé financière de votre entreprise.

1. Faire un état de la situation

D’abord, vous devez évaluer l’effet des différents facteurs de risque sur votre entreprise et déterminer où elle est le plus vulnérable. Il est important de prendre en compte les particularités de l’industrie dans laquelle elle évolue ainsi que celles qui lui sont propres.

Posez-vous des questions telles que :

  • Comment ces risques peuvent-ils affecter vos revenus et vos marges brutes?
  • Est-ce que les produits ou les services que vous offrez constituent des dépenses discrétionnaires pour les clients?
  • Si oui, vos ventes pourraient-elles diminuer en raison de la réduction du pouvoir d’achat des consommateurs que l’inflation engendre?

2. Établir des prévisions financières

Les prévisions financières sont un outil primordial pour la saine gestion de toute entreprise. Elles visent à recenser les principaux problèmes et les solutions possibles.

Il s’agit d’établir plusieurs hypothèses en fonction des facteurs économiques que vous avez ciblés à l’étape précédente. L’objectif est d’évaluer l’effet de ces facteurs sur la rentabilité et les liquidités de l’entreprise. Par exemple :

  • Vos volumes de ventes augmenteront-ils ou diminueront-ils?
  • Quel sera l’effet d’une baisse des ventes de 5 %, de 10 %?
  • Vos prix de vente changeront-ils?
  • Quel sera l’effet d’une baisse de vos prix de 5 %, de 10 %?
  • Qu’arrivera-t-il si vos coûts d’approvisionnement ou de transport augmentent de 5 % ou de 10 %?
  • Devrez-vous augmenter les salaires et les coûts de main-d’œuvre pour que votre entreprise puisse répondre à la demande de sa clientèle? Si oui, à quel niveau?
  • Quels seront les délais d’encaissement des comptes clients et de paiement des fournisseurs?
  • La rentabilité sera-t-elle suffisante pour respecter vos engagements financiers?
  • Quels seront les investissements requis pour la bonne marche et la croissance de l’entreprise?

Cet exercice permet d’élaborer différents scénarios en fonction des variations possibles des facteurs de risque et de déterminer les points de bascule sur le plan des liquidités.

Grâce à cette modélisation, appelée test de résistance (ou plus communément stress test), vous serez en mesure de gérer en amont les conséquences de ces facteurs de risque et de prévoir des solutions pour y faire face. Vous pourrez ainsi établir une planification qui sera parfaitement adaptée aux perspectives propres à votre entreprise.

3. Planifier de façon efficace

Voici quelques conseils importants pour que cet exercice soit pleinement efficace :

  • Faites vos prévisions de façon à couvrir idéalement deux ou trois années, étant donné que le contexte actuel risque de durer un certain temps.
  • Soyez lucide et sans complaisance, afin de pouvoir mettre en place les solutions les plus adéquates en fonction des perspectives réelles de votre entreprise.
  • Concentrez-vous sur les liquidités. Une entreprise peut absorber un certain niveau de pertes. Par contre, si elle manque de liquidités, ce sera un point de bascule qui la placera dans une situation précaire.

4. Profiter de l’aide financière offerte pour vos innovations

L’innovation est un autre élément vital pour la réussite des entreprises. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte postpandémique, alors que bon nombre d’entre elles devront se réinventer afin d’assurer leur pérennité.

Oui, l’innovation peut coûter cher, mais les mesures fiscales et les programmes de subvention permettent de récupérer jusqu’à 85 % des dépenses d’un projet d’innovation technologique.

Il existe deux outils majeurs, selon l’étape à laquelle se situe votre entreprise dans son projet d’innovation : les subventions et les crédits d’impôt pour investissement (provincial et fédéral).

Voici quelques points importants à savoir sur ces deux outils.

Subventions

  • La demande doit être présentée à un organisme subventionnaire avant de lancer votre projet.
  • Les fonds sont remis avant ou pendant les travaux de recherche et développement (R-D).
  • Les subventions couvrent plusieurs types de dépenses.
  • Les fonds d’un organisme subventionnaire sont limités et le montant d’une subvention est plafonné.
  • Les programmes de subvention ne sont pas nécessairement récurrents.

Crédits d’impôt pour investissement

  • Les crédits d’impôt doivent être réclamés après l’exécution des travaux de R-D.
  • Ils s’appliquent aux différentes dépenses de R-D et sont remboursés après les travaux.
  • Il n’y a pas de limites de fonds ni de dépenses admissibles.
  • Le remboursement peut atteindre 73 % des dépenses salariales et 37,5 % des travaux en sous-traitance et des matériaux consommés, dans le cadre du crédit d’impôt à l’investissement du Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental (RS&DE).
  • Les programmes de crédits d’impôt sont récurrents.
  • Les crédits d’impôt sont soumis à l’approbation des autorités fiscales. Une réclamation peut donc être refusée.

Il est possible de combiner les subventions et les crédits d’impôt pour un même projet, voire pour les mêmes dépenses dans le projet. D’ailleurs, nos experts peuvent vous aider à élaborer des stratégies fiscales pour optimiser l’apport financier total de ces programmes.

Notez aussi qu’il est indispensable de documenter soigneusement l’ensemble de vos travaux d’innovation pour justifier vos demandes de financement (à l’aide de feuilles de temps, de rapports techniques, de contrats, etc.).

Vous avez des questions? Nos équipes d’experts vous offrent tout l’accompagnement nécessaire pour établir une bonne planification financière. Communiquez avec nous pour discuter avec l’un de nos spécialistes.

Pour en savoir plus à propos des sujets abordés dans cet article, visionnez notre webinaire La vie après les subventions.

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Les NFT sont devenus un moyen prisé par certaines organisations pour attirer et fidéliser leur clientèle. Cette avenue est-elle souhaitable pour tous?

Un jeton non fongible (non-fungible token ou NFT) est un certificat de propriété d’un actif, le plus souvent numérique (image, vidéo, audio, etc.), qui garantit l’authenticité de celui-ci. Un NFT atteste que vous êtes le seul propriétaire d’un actif qui est unique, grâce à la technologie des chaînes de blocs (blockchain), ces registres numériques sécurisés, partagés et publics qui conservent l’historique de propriété d’un actif.

Comme cette technologie permet de confirmer que vous êtes le détenteur de l’original d’un actif, et non d’une copie (alors que copier un fichier numérique est très facile), elle crée un effet de rareté. C’est ce qui procure sa valeur au NFT : chaque jeton a une valeur qui lui est propre, laquelle varie selon le jeu de l’offre et de la demande, dans un marché libre et non réglementé.

Les NFT ne sont donc pas interchangeables, contrairement aux cryptomonnaies (tous les bitcoins, par exemple, sont semblables et ont la même valeur). Il est cependant possible de transférer la propriété d’un NFT.

Le NFT comme moyen de fidélisation

Les NFT sont souvent associés à des œuvres d’art numérique vendues à des prix exorbitants. Toutefois, au-delà de ces transactions spectaculaires, les NFT sont avant tout l’équivalent d’un contrat intelligent. Ils peuvent être liés à une variété d’actifs : des biens matériels ou numériques, des droits de propriété de parts d’immeuble ou d’une auto, etc.

Ils peuvent notamment être associés à des objets de collection, des produits de niche et exclusifs, ou un membership. C’est là qu’ils sont appelés à être intéressants comme outil de marketing. L’idée n’est pas tant de tirer des revenus substantiels de la vente de NFT que de s’en servir pour attirer et fidéliser une clientèle et créer un engagement autour d’une marque.

Voici, ci-dessous, quelques exemples qui illustrent les différentes possibilités marketing des NFT.

Canadiens de Montréal

À l’automne 2021, les Canadiens de Montréal ont mis en vente des lots de rondelles numériques, des photos et des billets de matchs commémoratifs sur la plateforme Dropshot. Les collectionneurs peuvent s’échanger ces NFT sur cette plateforme.

Ligue nationale de basketball

La Ligue nationale de basketball a créé les NBA Top Shot, des cartes de collection animées qui reprennent les plus beaux jeux réalisés par les vedettes.

Juste pour rire

Juste pour rire a mis en vente une collection de pièces numériques et de moments clés de l’histoire du festival, dont l’enregistrement de la première fois où le public a ri.

Imaginons que vous fabriquiez des produits de niche ou de luxe (vêtements, accessoires de sport, boissons alcoolisées, etc.). Comme les Canadiens de Montréal ou Juste pour rire, vous pourriez offrir des objets numériques originaux qui créeraient de l’engouement autour de votre marque. De grandes marques comme Nike et Gucci vendent aussi des NFT.

Des contrats aux multiples possibilités

De plus, les NFT sont des jetons programmables. Une entreprise pourrait donc vendre un NFT représentant une carte de membre et le programmer pour qu’il donne accès à certains privilèges ou événements à son détenteur.

Par ailleurs, grâce à leur unicité et à leur traçabilité, les NFT peuvent aussi être utilisés comme preuve d’accès à un service, comme une garantie d’entretien. En fait, puisqu’il s’agit d’un contrat, les NFT ouvrent la porte à de nombreuses possibilités.

Vers une démocratisation des NFT

Cela dit, pour l’instant, la vente de NFT nécessite des moyens techniques qui sont surtout accessibles aux grandes entreprises, notamment parce qu’il faut mettre en place un système de paiement fiable et sécuritaire.

À terme, la mise en œuvre de plateformes de commerce de NFT offrant des solutions simples et intégrant un système de paiement sécuritaire pourrait changer la donne. Par exemple, Shopify, qui offre une plateforme de commerce en ligne réputée, expérimente la version bêta d’une plateforme de commerce de NFT. Celle-ci permettra aux consommateurs d’acheter directement des NFT avec une carte de crédit sur le site sécurisé d’un marchand.

Dans cette perspective, il peut être intéressant pour votre entreprise de commencer à réfléchir à une éventuelle intégration des NFT dans sa stratégie de commerce en ligne.

Le NFT et le métavers

Enfin, mentionnons qu’un jour les NFT pourraient trouver un large marché dans le métavers, ces univers numériques auxquels on accède grâce à un casque d’imagerie virtuelle. Votre avatar pourra acheter des biens sous forme de NFT, assister à un concert ou même à une réunion d’équipe, exécuter mille et un exploits dans un jeu, tout cela de façon virtuelle.

De plus en plus d’entreprises s’intéressent au métavers : de grands acteurs de la technologie comme Facebook et Microsoft, mais aussi des fabricants comme Nike qui vend des vêtements virtuels pour habiller des avatars d’amateurs de jeux vidéo.

Cet article a été rédigé en collaboration avec Guy-Jacques Langevin, co-fondateur de Buzztroop.

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