Mis à jour le 19 octobre 2023

L’inflation génère des inquiétudes pour plusieurs entreprises. Une gestion rigoureuse des risques et des finances est plus que jamais requise.

Les organisations doivent relever des défis de taille. La forte inflation, l’augmentation des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et les problèmes d’approvisionnement sont autant de facteurs qui alimentent un environnement économique incertain pour les entreprises.

C’est pourquoi il est important de réaliser une solide planification financière afin d’évaluer les points de vulnérabilité de votre entreprise, et ainsi agir en amont afin de prévenir les risques, et de soutenir la croissance.

Voici les principes de base à respecter pour préserver la santé financière de votre entreprise.

1. Faire un état de la situation

D’abord, vous devez évaluer l’effet des différents facteurs de risque sur votre entreprise et déterminer où elle est le plus vulnérable. Il est important de prendre en compte les particularités de l’industrie dans laquelle elle évolue ainsi que celles qui lui sont propres.

Posez-vous des questions telles que :

  • Comment ces risques peuvent-ils affecter vos revenus et vos marges brutes?
  • Est-ce que les produits ou les services que vous offrez constituent des dépenses discrétionnaires pour les clients?
  • Si oui, vos ventes pourraient-elles diminuer en raison de la réduction du pouvoir d’achat des consommateurs que l’inflation engendre?

2. Établir des prévisions financières

Les prévisions financières sont un outil primordial pour la saine gestion de toute entreprise. Elles visent à recenser les principaux problèmes et les solutions possibles.

Il s’agit d’établir plusieurs hypothèses en fonction des facteurs économiques que vous avez ciblés à l’étape précédente. L’objectif est d’évaluer l’effet de ces facteurs sur la rentabilité et les liquidités de l’entreprise. Par exemple :

  • Vos volumes de ventes augmenteront-ils ou diminueront-ils?
  • Quel sera l’effet d’une baisse des ventes de 5 %, de 10 %?
  • Vos prix de vente changeront-ils?
  • Quel sera l’effet d’une baisse de vos prix de 5 %, de 10 %?
  • Qu’arrivera-t-il si vos coûts d’approvisionnement ou de transport augmentent de 5 % ou de 10 %?
  • Devrez-vous augmenter les salaires et les coûts de main-d’œuvre pour que votre entreprise puisse répondre à la demande de sa clientèle? Si oui, à quel niveau?
  • Quels seront les délais d’encaissement des comptes clients et de paiement des fournisseurs?
  • La rentabilité sera-t-elle suffisante pour respecter vos engagements financiers?
  • Quels seront les investissements requis pour la bonne marche et la croissance de l’entreprise?

Cet exercice permet d’élaborer différents scénarios en fonction des variations possibles des facteurs de risque et de déterminer les points de bascule sur le plan des liquidités.

Grâce à cette modélisation, appelée test de résistance (ou plus communément stress test), vous serez en mesure de gérer en amont les conséquences de ces facteurs de risque et de prévoir des solutions pour y faire face. Vous pourrez ainsi établir une planification qui sera parfaitement adaptée aux perspectives propres à votre entreprise.

3. Planifier de façon efficace

Voici quelques conseils importants pour que cet exercice soit pleinement efficace :

  • Faites vos prévisions de façon à couvrir idéalement deux ou trois années, étant donné que le contexte actuel risque de durer un certain temps.
  • Soyez lucide et sans complaisance, afin de pouvoir mettre en place les solutions les plus adéquates en fonction des perspectives réelles de votre entreprise.
  • Concentrez-vous sur les liquidités. Une entreprise peut absorber un certain niveau de pertes. Par contre, si elle manque de liquidités, ce sera un point de bascule qui la placera dans une situation précaire.

4. Profiter de l’aide financière offerte pour vos innovations

L’innovation est un autre élément vital pour la réussite des entreprises. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte postpandémique, alors que bon nombre d’entre elles devront se réinventer afin d’assurer leur pérennité.

Oui, l’innovation peut coûter cher, mais les mesures fiscales et les programmes de subvention permettent de récupérer jusqu’à 85 % des dépenses d’un projet d’innovation technologique.

Il existe deux outils majeurs, selon l’étape à laquelle se situe votre entreprise dans son projet d’innovation : les subventions et les crédits d’impôt pour investissement (provincial et fédéral).

Voici quelques points importants à savoir sur ces deux outils.

Subventions

  • La demande doit être présentée à un organisme subventionnaire avant de lancer votre projet.
  • Les fonds sont remis avant ou pendant les travaux de recherche et développement (R-D).
  • Les subventions couvrent plusieurs types de dépenses.
  • Les fonds d’un organisme subventionnaire sont limités et le montant d’une subvention est plafonné.
  • Les programmes de subvention ne sont pas nécessairement récurrents.

Crédits d’impôt pour investissement

  • Les crédits d’impôt doivent être réclamés après l’exécution des travaux de R-D.
  • Ils s’appliquent aux différentes dépenses de R-D et sont remboursés après les travaux.
  • Il n’y a pas de limites de fonds ni de dépenses admissibles.
  • Le remboursement peut atteindre 73 % des dépenses salariales et 37,5 % des travaux en sous-traitance et des matériaux consommés, dans le cadre du crédit d’impôt à l’investissement du Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental (RS&DE).
  • Les programmes de crédits d’impôt sont récurrents.
  • Les crédits d’impôt sont soumis à l’approbation des autorités fiscales. Une réclamation peut donc être refusée.

Il est possible de combiner les subventions et les crédits d’impôt pour un même projet, voire pour les mêmes dépenses dans le projet. D’ailleurs, nos experts peuvent vous aider à élaborer des stratégies fiscales pour optimiser l’apport financier total de ces programmes.

Notez aussi qu’il est indispensable de documenter soigneusement l’ensemble de vos travaux d’innovation pour justifier vos demandes de financement (à l’aide de feuilles de temps, de rapports techniques, de contrats, etc.).

Vous avez des questions? Nos équipes d’experts vous offrent tout l’accompagnement nécessaire pour établir une bonne planification financière. Communiquez avec nous pour discuter avec l’un de nos spécialistes.

Pour en savoir plus à propos des sujets abordés dans cet article, visionnez notre webinaire La vie après les subventions.

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Les NFT sont devenus un moyen prisé par certaines organisations pour attirer et fidéliser leur clientèle. Cette avenue est-elle souhaitable pour tous?

Un jeton non fongible (non-fungible token ou NFT) est un certificat de propriété d’un actif, le plus souvent numérique (image, vidéo, audio, etc.), qui garantit l’authenticité de celui-ci. Un NFT atteste que vous êtes le seul propriétaire d’un actif qui est unique, grâce à la technologie des chaînes de blocs (blockchain), ces registres numériques sécurisés, partagés et publics qui conservent l’historique de propriété d’un actif.

Comme cette technologie permet de confirmer que vous êtes le détenteur de l’original d’un actif, et non d’une copie (alors que copier un fichier numérique est très facile), elle crée un effet de rareté. C’est ce qui procure sa valeur au NFT : chaque jeton a une valeur qui lui est propre, laquelle varie selon le jeu de l’offre et de la demande, dans un marché libre et non réglementé.

Les NFT ne sont donc pas interchangeables, contrairement aux cryptomonnaies (tous les bitcoins, par exemple, sont semblables et ont la même valeur). Il est cependant possible de transférer la propriété d’un NFT.

Le NFT comme moyen de fidélisation

Les NFT sont souvent associés à des œuvres d’art numérique vendues à des prix exorbitants. Toutefois, au-delà de ces transactions spectaculaires, les NFT sont avant tout l’équivalent d’un contrat intelligent. Ils peuvent être liés à une variété d’actifs : des biens matériels ou numériques, des droits de propriété de parts d’immeuble ou d’une auto, etc.

Ils peuvent notamment être associés à des objets de collection, des produits de niche et exclusifs, ou un membership. C’est là qu’ils sont appelés à être intéressants comme outil de marketing. L’idée n’est pas tant de tirer des revenus substantiels de la vente de NFT que de s’en servir pour attirer et fidéliser une clientèle et créer un engagement autour d’une marque.

Voici, ci-dessous, quelques exemples qui illustrent les différentes possibilités marketing des NFT.

Canadiens de Montréal

À l’automne 2021, les Canadiens de Montréal ont mis en vente des lots de rondelles numériques, des photos et des billets de matchs commémoratifs sur la plateforme Dropshot. Les collectionneurs peuvent s’échanger ces NFT sur cette plateforme.

Ligue nationale de basketball

La Ligue nationale de basketball a créé les NBA Top Shot, des cartes de collection animées qui reprennent les plus beaux jeux réalisés par les vedettes.

Juste pour rire

Juste pour rire a mis en vente une collection de pièces numériques et de moments clés de l’histoire du festival, dont l’enregistrement de la première fois où le public a ri.

Imaginons que vous fabriquiez des produits de niche ou de luxe (vêtements, accessoires de sport, boissons alcoolisées, etc.). Comme les Canadiens de Montréal ou Juste pour rire, vous pourriez offrir des objets numériques originaux qui créeraient de l’engouement autour de votre marque. De grandes marques comme Nike et Gucci vendent aussi des NFT.

Des contrats aux multiples possibilités

De plus, les NFT sont des jetons programmables. Une entreprise pourrait donc vendre un NFT représentant une carte de membre et le programmer pour qu’il donne accès à certains privilèges ou événements à son détenteur.

Par ailleurs, grâce à leur unicité et à leur traçabilité, les NFT peuvent aussi être utilisés comme preuve d’accès à un service, comme une garantie d’entretien. En fait, puisqu’il s’agit d’un contrat, les NFT ouvrent la porte à de nombreuses possibilités.

Vers une démocratisation des NFT

Cela dit, pour l’instant, la vente de NFT nécessite des moyens techniques qui sont surtout accessibles aux grandes entreprises, notamment parce qu’il faut mettre en place un système de paiement fiable et sécuritaire.

À terme, la mise en œuvre de plateformes de commerce de NFT offrant des solutions simples et intégrant un système de paiement sécuritaire pourrait changer la donne. Par exemple, Shopify, qui offre une plateforme de commerce en ligne réputée, expérimente la version bêta d’une plateforme de commerce de NFT. Celle-ci permettra aux consommateurs d’acheter directement des NFT avec une carte de crédit sur le site sécurisé d’un marchand.

Dans cette perspective, il peut être intéressant pour votre entreprise de commencer à réfléchir à une éventuelle intégration des NFT dans sa stratégie de commerce en ligne.

Le NFT et le métavers

Enfin, mentionnons qu’un jour les NFT pourraient trouver un large marché dans le métavers, ces univers numériques auxquels on accède grâce à un casque d’imagerie virtuelle. Votre avatar pourra acheter des biens sous forme de NFT, assister à un concert ou même à une réunion d’équipe, exécuter mille et un exploits dans un jeu, tout cela de façon virtuelle.

De plus en plus d’entreprises s’intéressent au métavers : de grands acteurs de la technologie comme Facebook et Microsoft, mais aussi des fabricants comme Nike qui vend des vêtements virtuels pour habiller des avatars d’amateurs de jeux vidéo.

Cet article a été rédigé en collaboration avec Guy-Jacques Langevin, co-fondateur de Buzztroop.

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Le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy, a déposé son budget le 28 avril 2022.

Ce quatrième budget du gouvernement majoritaire dirigé par Doug Ford ne prévoit aucune modification aux taux d’imposition des particuliers et des sociétés.

Le budget propose néanmoins quelques mesures afin d’aider les entreprises et les contribuables.

Téléchargez notre résumé pour en savoir plus.

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Budget fédéral 2022 : un déficit qui perdure et fin aux mesures de soutien extraordinaires liées à la pandémie

Ce deuxième budget de la ministre des Finances, l’honorable Chrystia Freeland, et le premier de cette nouvelle législature, voit le jour dans un contexte incertain, influencé par les pressions inflationnistes, la guerre en Ukraine et la sixième vague de la pandémie qui frappe.

Même si l’économie canadienne s’est améliorée, le budget 2022 ne pointe toujours pas l’horizon de l’équilibre budgétaire et, malheureusement, manque de mesures pour encourager la main-d’œuvre, le défi de tous les instants des entreprises. En 2026-2027, le déficit se chiffrerait à 8,4 G$ et la dette à 1423,1 G$.

Quelques mesures économiques et pour stimuler l’innovation

  • Fonds de croissance du Canada en vue d’attirer des investissements importants du secteur privé, et ce, afin de réaliser les objectifs importants en matière de politique économique nationale suivants (capitalisé au départ à 15 G$) :
    • Réduire les émissions et contribuer à l’atteinte des objectifs climatiques du Canada;
    • Diversifier l’économie canadienne et renforcer les exportations en investissant dans la croissance des industries à faibles émissions de carbone et des nouvelles technologies dans différents secteurs, autant traditionnels que nouveaux, de la base industrielle du Canada;
    • Appuyer la restructuration des chaînes d’approvisionnement essentielles dans les domaines importants pour la prospérité future du Canada, y compris dans le secteur des ressources naturelles.
  • Agence canadienne d’innovation et d’investissement fédérale indépendante sur le plan opérationnel, qui bénéficierait de 1 G$ sur cinq ans, à compter de 2022-2023, pour soutenir ses opérations initiales.
  • Réduction d’impôts des petites entreprises canadiennes en croissance en éliminant l’accès au taux d’imposition des petites entreprises de façon plus graduelle; l’accès sera complètement éliminé lorsque le capital imposable atteint 50 M$, plutôt que 15 M$.
  • Déduction pour la mobilité des gens de métier qui permettrait de reconnaître sur le plan fiscal jusqu’à concurrence de 4 000 $ par année en frais de déplacement et de réinstallation temporaire admissibles pour les gens de métier et les apprentis admissibles. Cette mesure s’appliquerait aux années d’imposition 2022 et les suivantes.
  • Amélioration des infrastructures des chaînes d’approvisionnement en fournissant 603,2 M$ sur cinq ans à compter de 2022-2023, à Transports Canada, répartis pour :
    • Appuyer des projets de chaînes d’approvisionnement par l’intermédiaire du Fonds national des corridors commerciaux (450 M$);
    • Élaborer des solutions axées sur l’industrie qui permettront d’utiliser des données pour rendre les chaînes d’approvisionnement plus efficientes (136,3 M$);
    • Rendre les chaînes d’approvisionnement du Canada plus concurrentielles, en éliminant les formalités administratives (16,9 M$).

Pour « un régime fiscal équitable »

Une section du budget (9.1) est consacrée, selon le gouvernement fédéral, à un « régime fiscal équitable ». Nous y retrouvons une série de mesures dont les principales peuvent être consultées dans les pages suivantes. Ces mesures font état de diverses dispositions visant, entre autres, à exiger que les institutions financières aident à payer les coûts de la relance, à prévenir le recours à des sociétés étrangères pour éviter l’impôt canadien, à élargir les règles fiscales anti-évitement ou, encore, à éliminer l’échappatoire de la double déduction. Les étrangers feront également l’objet d’une interdiction d’acquérir des habitations non récréatives au pays pour une période de deux ans.

Enfin, il est à noter que, à l’instar des propositions de l’OCDE sur la taxation des très grandes entreprises numériques (Pilier Un) et l’instauration d’un impôt minimum de 15 % sur les opérations internationales (Pilier Deux), le ministère des Finances annonce une consultation sur l’introduction de ces propositions au Canada. Le ministère des Finances demande des commentaires sur la possibilité d’introduire un impôt minimum domestique de 15­ %.

Pour en savoir plus sur les mesures fiscales annoncées dans le budget 2022-2023, téléchargez notre bulletin fiscal.

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