Publié le 8 septembre 2025
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L’industrie minière est confrontée à une transformation profonde imposée par les pressions climatiques, sociales, financières et réglementaires.
Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont désormais incontournables pour les acteurs de ce secteur, longtemps centré sur l’extraction intensive et la rentabilité à court terme. Il ne s’agit plus seulement de conformité, mais d’un impératif stratégique pour assurer la résilience, la rentabilité et la légitimité sociale à long terme.
Sur le plan environnemental, la gestion des résidus miniers, la consommation d’eau massive, la préservation de la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques constituent des enjeux majeurs.
Chaque exploitation doit développer des stratégies de décarbonation incluant l’électrification des équipements et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Sommaire
Les dimensions sociales sont-elles aussi critiques?
Elles le sont plus encore, peut-être. Les droits des travailleurs, les relations avec les Premières Nations et les Inuits ainsi que l’acceptabilité sociale des projets déterminent souvent le succès ou l’échec d’une exploitation. L’histoire récente du Québec en témoigne: de nombreux projets ont été bloqués par l’opposition communautaire, faute d’avoir intégré ces préoccupations dès la conception.
Au niveau de la gouvernance, la transparence, la gestion des risques et la traçabilité deviennent des impératifs, ainsi que le respect des normes internationales comme l’ISO 14001. L’Initiative for Responsible Mining Assurance (IRMA) et l’International Tin Supply Chain Initiative (iTSCi) ont contribué à structurer la traçabilité et la responsabilité dans les chaînes d’approvisionnement en minerais (étain, tungstène, tantale, or).
Le respect des principes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour les chaînes d’approvisionnement responsables devient un passage obligé, en particulier dans le contexte de la législation européenne sur le devoir de vigilance (CS3D).
Quels sont les coûts de l’inaction en matière d’ESG?
Ne pas respecter les critères ESG expose votre entreprise à des risques considérables:
Risques financiers
- Accès aux capitaux et financement compliqués quand les investisseurs exigent des démonstrations ESG claires; les agences de notation ESG (Sustainalytics, MSCI, Moody’s ESG) influencent directement l’accès au capital;
- Exclusion des appels d’offres par les grands donneurs d’ordre qui imposent des critères ESG stricts.
Risques opérationnels
- Blocage de projets par l’opposition communautaire;
- Retards ou annulations d’investissements causant des pertes importantes;
- Augmentation des primes d’assurance pour les entreprises mal préparées.
Quels sont les avantages concrets d’une approche ESG?
Accès facilité aux financements
Les institutions financières privilégient les projets qui démontrent leur responsabilité environnementale et sociale.
Acceptabilité sociale renforcée
Le dialogue transparent avec les communautés transforme d’anciens opposants en partenaires actifs. Les modèles de cogestion avec les Premières Nations accélèrent les processus d’approbation et réduisent les risques de blocage.
Optimisation opérationnelle
Les initiatives de réduction de consommation d’eau et d’énergie génèrent des économies substantielles. La réhabilitation planifiée des sites réduit les coûts de remise en état et peut même créer de nouvelles opportunités économiques.
Par où commencer au sein de votre entreprise?
Étape 1: Diagnostic et planification
- Réalisation d’un bilan carbone scope 1, 2 et 3;
- Cartographie des risques ESG spécifiques à vos opérations;
- Identification des opportunités de réduction d’émissions.
Étape 2: Actions prioritaires
- Électrification progressive de la flotte d’équipements (facilitée par l’hydroélectricité québécoise);
- Mise en place de systèmes de traçabilité robustes pour les chaînes d’approvisionnement;
- Intégration de la biodiversité dans les plans de réhabilitation dès la phase de conception.
Étape 3: Structures et certifications
- Création de comités ESG;
- Publication de rapports alignés sur les standards GRI ou SASB;
- Obtention de certifications reconnues (EcoVadis, B Corp, Écoresponsable au Québec).
Quels sont les pièges à éviter?
Le défaut d’intégration des communautés locales dès le début des projets reste l’erreur la plus coûteuse.
La négligence de la réhabilitation des sites et les communications s’apparentant à de l’écoblanchiment représentent également des risques majeurs. Le projet de loi C-59 renforce d’ailleurs les sanctions contre les communications trompeuses en matière de durabilité.
La complexité de ces enjeux nécessite une expertise qui combine la connaissance approfondie du secteur minier et la maîtrise des critères ESG. L’approche doit intégrer la planification stratégique, le soutien à la décarbonation et l’accompagnement vers les certifications reconnues.
Notre équipe comprend les spécificités du secteur minier québécois. Elle vous accompagne dans la réalisation de diagnostics GES et climatiques adaptés à l’industrie minière, l’élaboration de plans d’action ESG souples et l’obtention de certifications comme EcoVadis ou Écoresponsable. En étant bien accompagné, vous transformez les exigences ESG en avantages concurrentiels durables, tout en sécurisant les financements et en facilitant les relations communautaires.