Publié le 8 octobre 2025
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Votre excédent budgétaire peut servir de levier stratégique et d’outil de planification important pour votre gestion financière.
L’excédent accumulé par une municipalité représente bien plus qu’un simple solde budgétaire positif. Il constitue en effet un levier stratégique de gestion financière, à condition qu’il soit utilisé de manière rigoureuse et responsable. Une telle approche permet non seulement de préserver la santé financière de la municipalité, mais aussi d’optimiser l’allocation des ressources publiques au bénéfice des contribuables.
Faire fructifier les surplus à l’aide d’une stratégie de placement
L’un des premiers principes de saine gestion consiste à considérer l’excédent comme un outil de planification à moyen et à long terme, et non comme une réserve à dépenser rapidement. L’accumulation de surplus permet notamment de générer des revenus de placement, ce qui représente une opportunité importante pour la municipalité. En plaçant ces fonds de manière prudente mais stratégique, la municipalité peut accroître ses revenus autonomes et ainsi réduire la pression fiscale sur les contribuables.
Analyser pour mieux décider entre rendement et dette
Bien que l’implantation d’une stratégie de placement s’avère judicieuse, celle-ci doit être accompagnée d’une analyse périodique du différentiel entre les taux d’intérêt sur la dette à long terme et le rendement des placements. Une telle analyse permet de déterminer s’il est plus avantageux de conserver les placements ou de rembourser certaines dettes. Lorsque les rendements excèdent les coûts d’emprunt, les municipalités en sortent gagnantes, et les citoyens en bénéficient directement.
Un outil pour stabiliser le fardeau fiscal
L’excédent offre une marge de manœuvre pour stabiliser la croissance du fardeau fiscal. En période d’incertitude économique ou de hausse des coûts, il peut être utilisé pour amortir les hausses de taxes engendrées par des dépenses ponctuelles, maintenir les services ou financer des projets sans recourir à l’endettement. Cette flexibilité contribue à une gestion prévisible et rassurante pour les citoyens.
Financer au comptant grâce à l’excédent
L’utilisation de l’excédent pour financer des investissements au comptant est également une option à considérer. Toutefois, cette décision doit être alignée sur la durée de vie utile de l’immobilisation concernée. Il est généralement préférable de financer au comptant des projets à durée de vie courte ou moyenne, afin d’éviter d’en faire payer le coût par des générations futures qui ne bénéficieront pas de l’actif.
Arbitrer entre l’utilisation de l’excédent et le recours à l’emprunt
L’utilisation de l’excédent ne s’oppose pas au recours à l’emprunt. En effet, les deux peuvent être complémentaires dans une stratégie financière bien équilibrée. Par exemple, il peut être pertinent d’utiliser l’excédent pour rembourser une dette existante dont l’échéance de refinancement est atteinte, surtout lorsque l’amortissement restant est limité (cinq ans par exemple). Cette décision permet de dégager des marges de manœuvre budgétaires plus importantes dans les années futures, comparativement à l’évitement d’un emprunt à long terme.
Par ailleurs, le financement par règlement d’emprunt constitue un outil de gouvernance démocratique à ne pas négliger. Ce processus offre aux citoyens l’occasion de se prononcer sur les projets majeurs, notamment par le biais de consultations publiques ou de mécanismes de registre. Il renforce ainsi la transparence, la légitimité des décisions et l’adhésion de la population aux orientations budgétaires de la municipalité. Autrement dit, même si la municipalité dispose d’un excédent important, choisir de financer un projet par emprunt peut être une façon responsable et démocratique d’impliquer les citoyens dans les choix qui façonnent leur milieu de vie.