Eric Dufour
Vice-président, associé | FCPA | Conseil en management

Le début d’année est un bon moment pour s’engager dans de saines pratiques de gestion et investir dans la santé de l’entrepreneur. Voici comment.

Les périodes d’incertitude économique testent la résilience et l’agilité des entreprises. Les dirigeants doivent prendre des décisions rapides et efficaces, d’où l’importance de prendre du recul pour évaluer et renforcer les aspects essentiels de l’organisation afin d’assurer sa pérennité.

Quelle est votre stratégie pour retenir les talents?

Le talent est la pierre angulaire du succès d’une entreprise. Dans un marché compétitif, attirer et, surtout, retenir les meilleurs talents devient un objectif stratégique. Les employés, en quête de stabilité, se tournent vers les entreprises qui s’investissent activement pour maintenir leur motivation et leur engagement.

Adopter une communication transparente

Adopter une communication transparente, valoriser les performances individuelles et offrir des occasions de développement professionnel constituent des stratégies efficaces. La mise en place de parcours de carrière flexibles et personnalisés est aussi un atout pour la fidélisation des employés.

Identifier les compétences clés

Les entreprises doivent également identifier les compétences clés qui seront nécessaires dans le futur et proposer des formations adaptées. On parle ici non seulement des compétences techniques, mais aussi des compétences en gestion, en communication et en travail d’équipe.

Valoriser l’innovation

Encourager les employés à se former en continu, à expérimenter et à apprendre de leurs erreurs crée un environnement où l’innovation est valorisée. On peut aussi inclure la mise en place de programmes de mentorat et l’accès à des ressources de formation en ligne.

Comment réévaluer la gouvernance de votre entreprise?

Une autre des étapes importantes durant ce temps d’arrêt est la réévaluation de la gouvernance d’entreprise. Cette réévaluation implique plusieurs dimensions.

Réaliser un diagnostic complet

Réaliser un diagnostic complet de la situation actuelle de l’entreprise pour identifier les défis et les occasions spécifiques à son contexte.

Revoir la structure de l’entreprise

Ça permet de voir quels sont les éventuelles lacunes ou les processus inefficaces qui pourraient entraver la capacité de l’entreprise à bien se positionner.

Évaluer les compétences disponibles

Cette évaluation permet de déterminer si l’équipe actuelle est équipée pour relever les défis identifiés.

Mobiliser les membres influents de l’organisation

La mobilisation des membres influents de l’organisation est indispensable. Inclure les personnes clés dans ces discussions garantit une meilleure compréhension des défis et une approche collective dans la recherche de solutions.

Avez-vous mis en place un plan de relève?

La pérennité d’une entreprise dépend largement de sa capacité à planifier efficacement la relève.

Mettre en place des régimes d’intéressement à l’actionnariat

Ça constitue une approche efficace pour garder les talents. En offrant aux employés une part dans l’entreprise, on renforce leur sentiment d’appartenance et leur motivation à contribuer au succès de l’organisation.

Mettre de l’avant la vision de l’entreprise

Développer un plan qui met de l’avant la valeur et la vision de l’entreprise aide à aligner les objectifs des employés avec ceux de l’entreprise. Ce plan de valorisation renforce leur engagement et leur volonté de rester au sein de l’organisation à long terme.

Ces démarches contribuent non seulement à garantir une transition en douceur lors des changements de leadership, mais elles renforcent aussi la confiance des investisseurs et des parties prenantes dans la stabilité de l’entreprise.

En tant qu’entrepreneur, prenez-vous soin de votre santé mentale?

Si la santé mentale du personnel est importante, prendre soin de celle des entrepreneurs l’est tout autant. De nombreux facteurs de stress peuvent peser sur le moral des dirigeants. On pense entre autres à l’instabilité économique, au retard technologique, au remboursement des prêts accordés durant la pandémie, aux changements de réglementation, à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, aux exigences en matière de responsabilité sociale et environnementale…

Développer des stratégies de résilience

Pour aider les entrepreneurs, on doit développer des stratégies de résilience. Ça implique de créer des réseaux de soutien qui les aident à gérer le stress de manière plus efficace.

Trouver un équilibre travail-vie personnelle

Il faut aussi encourager les dirigeants à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. C’est important de promouvoir des habitudes de travail qui leur permettent de s’accorder du temps pour eux-mêmes et pour leurs proches, sans négliger leurs responsabilités professionnelles.

La gestion en période d’incertitude exige des dirigeants qu’ils soient attentifs à plusieurs aspects de leur entreprise. De la gestion des talents au soin de leur propre santé mentale, en passant par la planification de la relève, ces efforts combinés préparent le terrain pour une entreprise résiliente et prospère.

09 Jan 2024  |  Écrit par :

Éric Dufour est expert en conseil en management au sein de Raymond Chabot Grant Thornton....

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Au 31 décembre 2023, l’économie de treize pays dans le monde était considérée comme étant hyperinflationniste. Les entités dont la monnaie fonctionnelle est la monnaie de l’un de ces pays et qui ont des obligations d’information au 31 décembre 2023 doivent appliquer les exigences d’IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes dans leurs états financiers IFRS.

Décisions du IFRS Interpretations Committee concernant l’hyperinflation

L’IFRS Interpretations Committee (IFRIC) a examiné par le passé un certain nombre de questions comptables concernant l’hyperinflation, notamment :

  • la conversion d’un établissement à l’étranger situé dans une économie hyperinflationniste et la présentation des écarts de change;
  • la comptabilisation des écarts de change cumulés avant que l’économie dans laquelle est situé l’établissement à l’étranger ne devienne hyperinflationniste;
  • la présentation des montants comparatifs lorsque l’économie dans laquelle est situé l’établissement à l’étranger devient hyperinflationniste;
  • la consolidation d’une filiale située dans une économie non hyperinflationniste par une société mère située dans une économie hyperinflationniste.

Nous encourageons l’examen attentif de ces questions lors de la préparation des états financiers IFRS lorsque les exigences d’IAS 29 doivent être appliquées.

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La nouvelle publication Aperçu d’IFRS S1 et d’IFRS S2 donne un aperçu des exigences des deux nouvelles normes sur la durabilité, soit IFRS S1 Obligations générales en matière d’informations financières liées à la durabilité et IFRS S2 Informations à fournir en lien avec les changements climatiques.

Elle explique les éléments clés à connaître à leur sujet. Vous y retrouverez également une description des quatre piliers du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC).

L’ISSB vise à établir une base mondiale d’exigences de divulgations d’informations financières liées à la durabilité, avec l’objectif de créer un langage commun pour divulguer les informations liées aux risques et possibilités en matière de durabilité pour, ainsi, parvenir à une comparabilité mondiale. Les normes entreront en vigueur pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2024. Ensemble, elles marquent le début d’une nouvelle ère d’obligation de divulgation d’informations sur la durabilité pour les entités.

Récent développement à l’international

L’IFRS Foundation a récemment lancé sa plateforme de connaissances sur les normes internationales sur la durabilité (IFRS Sustainability knowledge hub) comme soutien dans l’utilisation des normes sur la durabilité. La plateforme a été conçue pour aider les entreprises à préparer leurs informations liées à la durabilité, mais elle constitue également une source de référence utile pour les investisseurs, les autorités de réglementation et d’autres parties prenantes. Les ressources disponibles sur la plateforme incluent actuellement une introduction aux normes, un guide pour effectuer la transition à partir d’un ancien référentiel sur la durabilité, tel que le GIFCC, aux normes internationales ainsi qu’une foire aux questions (FAQ).

La publication Aperçu d’IFRS S1 et d’IFRS S2 est incluse dans le document à télécharger.

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Le Canada publie des propositions législatives concernant la Loi de l’impôt minimum mondial : vue d’ensemble du projet de loi et de ses incidences possibles.

Le 4 août 2023, le ministère des Finances du Canada a publié un projet de loi visant l’instauration d’un impôt minimum mondial au Canada.

La Loi de l’impôt minimum mondial (LIMM) comprend deux mesures fiscales nationales du « Pilier Deux » du Cadre inclusif OCDE/G20 , à savoir :

  • un impôt complémentaire national minimum de 15 % sur les revenus des entités et des établissements stables des groupes d’entreprises multinationales (EMN) situés au Canada, qui se veut un impôt complémentaire minimum qualifié prélevé localement (ICMQPL);
  • un impôt complémentaire de 15 %, en vertu d’une règle d’inclusion du revenu (RDIR), sur le revenu des entités et des établissements stables des groupes d’EMN situés à l’étranger ayant des entités mères canadiennes ultimes ou intermédiaires, qui se veut une RDIR qualifiée.

La LIMM prévoit la mise en œuvre d’une règle relative aux paiements insuffisamment imposés (RPII), qui est la troisième mesure fiscale nationale du Pilier Deux.

Conformément au cadre du Pilier Deux, le projet de législation relative à l’impôt minimum mondial au Canada s’appliquera aux membres des groupes d’EMN dont les revenus annuels consolidés s’élèvent à 750 millions d’euros ou plus et qui ont une présence commerciale au Canada et dans au moins une juridiction étrangère. Il est proposé que l’impôt s’applique aux exercices fiscaux des groupes d’EMN ouverts à compter du 31 décembre 2023 (la RDIR devant entrer en vigueur un an plus tard).

Au moment de la rédaction du présent document, la LIMM du Canada n’était pas considérée comme ayant été quasi adoptée aux fins comptables.

La LIMM sera une loi autonome plutôt qu’une « partie » supplémentaire de la Loi de l’impôt sur le revenu du Canada. Le paragraphe 3(1) de la LIMM stipule que certaines parties de la législation (y compris les parties mettant en œuvre la RDIR et la RPII, mais non la partie mettant en œuvre l’ICMQPL) doivent être interprétées conformément aux règles modèles GloBE de l’OCDE, aux commentaires sur les règles GloBE et aux instructions administratives relatives aux règles GloBE (les « documents sources GloBE »), dans leur version modifiée de temps à autre, à moins que le contexte n’exige une interprétation différente. Une règle d’interprétation distincte figurant au paragraphe 48(b), qui s’applique à l’ICMQPL, ne fait référence qu’aux commentaires sur les règles GloBE. Il s’agit là d’une approche novatrice (bien qu’elle ait été utilisée dans la législation canadienne relative à la Norme commune de déclaration – Partie XIX, ainsi que dans les règles anti-hybrides récemment proposées).

Les conseillers fiscaux canadiens ont fait remarquer que cette approche pourrait poser des problèmes d’ordre constitutionnel, notamment parce qu’elle pourrait entrer en conflit avec le pouvoir exclusif qu’a le Parlement du Canada de réunir des fonds par l’intermédiaire de « tout mode ou régime d’imposition ». En outre, le recours à l’interprétation dynamique signifie que les modifications futures des documents sources GloBE s’appliqueront automatiquement.

La LIMM suit les documents sources GloBE mais sa rédaction s’en écarte. Plutôt que de se contenter d’adopter par renvoi les règles modèles GloBE dans le droit canadien, la législation reformule les règles d’une manière qui est cohérente avec la rédaction nationale canadienne de la législation fiscale.

Le Canada et ses provinces offrent de généreux crédits d’impôt pour certaines activités, notamment pour la R&D et certaines autres activités connexes dans les secteurs du cinéma, de l’énergie propre et de la haute technologie. En règle générale, ces crédits d’impôt ne sont pas remboursables. Il ne s’agit donc pas de crédits admissibles. Nous croyons savoir que les autorités fiscales fédérales et provinciales étudient la possibilité de rendre ces crédits remboursables.

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