Christian Filteau
Associé | M.Fisc. | Fiscalité

L’apport du secteur agroalimentaire sera significatif dans la relance économique du Québec. L’heure est à l’innovation et aux investissements pour nos entreprises agricoles.

Le secteur agroalimentaire a connu son lot d’enjeux découlant de la crise sanitaire, touchant à la fois les producteurs, les fournisseurs d’intrants primaires ou les entreprises en transformation. Le manque de travailleurs étrangers, la perturbation des chaînes d’approvisionnement (restaurants, hôtels, écoles) et la baisse des exportations ont occasionné une baisse globale de la profitabilité : pertes de récolte, surplus de production non rémunérée, pertes de ventes et, en bout de ligne, diminution du revenu agricole net.

D’un autre côté, on observe également une effervescence au niveau de l’achat local avec des initiatives telles que le Panier bleu et par l’évolution des habitudes de consommation, sans oublier la montée des activités d’agrotourisme dans plusieurs régions de la province (ex. : microbrasseries).

Seulement 33 % des aliments consommés par les Québécois viennent de la province

La situation actuelle ouvre la porte à de nouvelles occasions afin d’augmenter les parts de marché des entreprises d’ici. En adéquation avec l’engouement pour la consommation locale généré par le contexte actuel, 157 M$ ont été alloués par le gouvernement du Québec pour accroître l’autonomie alimentaire sur le territoire, et ce, par l’accélération du virage technologique, l’acquisition d’équipement, les investissements agricoles et la promotion de l’achat local.

Bien entendu, des investissements sont nécessaires pour le développement des entreprises de l’industrie agroalimentaire. Toutefois, ils représentent souvent des montants très importants. Pensons par exemple aux besoins en robotisation ou en automatisation afin de pallier le manque de main-d’œuvre. Le niveau d’endettement peut augmenter le risque de l’entreprise et être une source de stress, en particulier pour le producteur qui peut également se trouver dans un contexte de transfert ou de relève d’entreprise. Il devient parfois difficile d’accorder autant d’importance à la gestion financière considérant l’énergie investie en gestion technique.

Des investissements réfléchis pour une bonne santé financière

Pour être en bonne santé financière, votre entreprise doit faire le point sur sa situation et sur les conséquences de ses projets de développement avant d’investir afin de pouvoir apporter des ajustements payants en amont. Les principaux aspects à évaluer sont :

  • La raison d’être du projet;
  • L’adéquation avec les résultats attendus;
  • Le classement des priorités avec les autres projets;
  • Le coût réel;
  • Les impacts fiscaux sur la rentabilité et l’endettement;
  • Les formes d’aide financière disponible.

Face au nouveau contexte et en tirant profit du soutien gouvernemental, bon nombre d’entreprises du secteur ont intérêt à saisir l’occasion pour se moderniser, mais de façon réfléchie en matière d’investissement. Ainsi, elles s’assurent de profiter de tous leurs avantages fiscaux et d’optimiser leurs revenus en cohérence avec leurs besoins et en réponse à leurs enjeux selon l’étape du cycle de vie de l’entreprise, son modèle d’affaires et sa vision.

De plus, au-delà des mesures annoncées par le gouvernement, d’autres crédits en R&D sont disponibles dans certaines circonstances d’achat ou de fabrication de machinerie spécialisée.

Consultez nos experts pour avoir l’heure juste et transformer ainsi vos investissements en leviers financiers.

10 Déc 2020  |  Écrit par :

Christian Filteau est associé au sein de Raymond Chabot Grant Thornton. Il est votre expert en...

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Eric Dufour
Vice-président, associé | FCPA | Conseil en management

Les entrepreneurs sont de plus en plus sensibilisés à l’importance des employés dans la valeur globale de leur organisation et, indirectement, de leur patrimoine.

Lors du lancement d’un processus de succession, il est dans l’intérêt des cédants de tenir compte de la main-d’œuvre en place. Ceci est valable pour tous les secteurs et champs d’expertise.

Valoriser une main-d’œuvre recherchée

Les talents et les enfants des entreprises familiales sont des repreneurs potentiels qui sont fortement sollicités par la concurrence. Ils sont la cible de chasseurs de têtes prêts à tout pour les attirer vers de nouveaux défis avec des promesses d’implication, de formation, de coaching et de projets collectifs.

De plus, les repreneurs ont des valeurs et des convictions bien définies qu’ils veulent retrouver lors de la sélection d’une entreprise. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre aussi marquée, ils ont le pouvoir de choisir l’entreprise dans laquelle ils s’investiront et se développeront. La menace que représente la fuite des talents peut donc créer des ondes de choc énormes au sein des entreprises.

Impliquer la prochaine génération de dirigeants

Cette nouvelle réalité de marché exige des cédants une plus grande attention aux besoins de la prochaine génération de leaders, et ce, en les impliquant dans l’élaboration d’un plan de relève réaliste, concret et bien défini dans le temps.

La période d’incertitude que nous vivons actuellement amplifie davantage cette nécessité.

Les dirigeants actuels doivent user d’intelligence émotionnelle et de transparence lors de leur transfert à des repreneurs afin d’assurer leur engagement au cours de la période de transition.

La jeune génération est instruite, perspicace et sophistiquée, ses attentes sont précises et elle demande des engagements tangibles ainsi qu’une authenticité de la part des cédants. Elle cherche à obtenir un réel transfert de responsabilités et de leadership. Un transfert ambigu ou mal perçu par la relève peut amener ces talents, reconnus pour leur fidélité, à accepter d’autres défis dans une autre entreprise.

Les employés et les enfants impliqués dans les entreprises familiales doivent faire preuve de patience pendant la transition et il est nécessaire que les cédants démontrent aux repreneurs qu’ils peuvent avoir confiance en eux tout au long du processus.

Les cédants doivent agir dès maintenant pour mettre en action un plan de relève transparent afin de mobiliser leur main-d’œuvre, rare et talentueuse, pour maintenir une productivité et une croissance accrues.

Bâtir un plan de relève basé sur un transfert progressif

Plusieurs entrepreneurs ne prennent pas le temps de bien planifier leur transfert d’entreprise. Ils cherchent donc à reprendre le retard cumulé et peuvent parfois être étourdis par la multitude de consultants et d’organismes qui leur offrent un large éventail de solutions rapides. Cette situation entraîne alors un empressement dans leur prise de décisions causant ainsi des dommages considérables et parfois irrémédiables.

Dans la majorité des cas, il est nécessaire de développer un plan de relève complet basé sur un transfert progressif de direction et de propriété sur une période de trois à cinq ans.

Ce plan doit être créé à partir d’un diagnostic solide et inclure les éléments de la passation, de l’implication et de la capacité des jeunes à combler les besoins, ainsi que l’aspect financier. Il doit inclure :

  • une gouvernance plus solide;
  • une communication plus fluide;
  • la légitimité concrète de la relève et des personnes clés;
  • la présence d’une intelligence émotionnelle dans la relève;
  • une responsabilisation ainsi que des rôles et responsabilités clairs;
  • les objectifs et attentes de la relève;
  • des cédants qui ont profité ou qui profitent progressivement de leur patrimoine;
  • des cédants heureux qui jouent un rôle d’ambassadeurs.

Pour veiller au bon fonctionnement du plan, une nouvelle gouvernance est essentielle, que ce soit sous forme d’un comité de relève, d’un conseil de famille, d’un comité de direction ou encore d’un conseil d’administration.

Un plan de transfert de leadership doit refléter les besoins des cédants et des repreneurs, tout en assurant que les changements seront entérinés par toutes les parties afin de créer un effet de mobilisation sans précédent.

De plus, en cette période empreinte de nombreuses incertitudes, ce plan devra être porté par une stratégie et un plan de communication adaptés à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.

Savoir s’entourer de professionnels aguerris est la clé du succès pour bâtir un plan de réel transfert de leadership.

09 Déc 2020  |  Écrit par :

Éric Dufour est expert en conseil en management au sein de Raymond Chabot Grant Thornton....

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Commerce électronique au Canada par des non-résidents : nouvelles obligations de TPS/TVH sur la vente de produits numériques et de services

Dès le 1er juillet 2021, certains non-résidents du Canada qui fournissent des produits numériques (intangibles) et des services à des consommateurs canadiens pourraient être tenus de s’inscrire aux fins de la taxe sur les produits et services et de la taxe de vente harmonisée (TPS/TVH) .

Le 30 novembre 2020, la vice-première ministre et la ministre des Finances du Canada, madame Chrystia Freeland, a déposé l’Énoncé économique de l’automne 2020 dans le cadre duquel il est notamment proposé d’élargir l’obligation d’inscription au régime de TPS/TVH et l’obligation de perception pour certains fournisseurs étrangers évoluant dans le domaine du commerce électronique .

À l’heure actuelle, le régime de la TPS/TVH prévoit que seule une personne faisant des fournitures taxables au Canada dans le cadre d’une activité commerciale qu’elle y exerce ou d’une entreprise où elle y exerce est tenue de s’inscrire et de percevoir la TPS/TVH.

Par ailleurs, un consommateur ou toute personne qui acquiert des intangibles ou des services taxables au Canada hors du cadre de son activité commerciale est tenu de s’autocotiser et de payer la TPS/TVH applicable directement à l’Agence du Revenu du Canada (ARC) .

Ainsi, la situation actuelle fait en sorte que, fréquemment, la TPS/TVH n’est pas perçue sur les achats d’intangibles ou de services auprès de vendeurs non-résidents et elle n’est pas payée par les consommateurs qui ne s’autocotisent pas.

De façon générale, les nouvelles mesures proposées obligeront les fournisseurs non-résidents à s’inscrire aux fichiers de la TPS/TVH et à percevoir la TPS/TVH lorsqu’ils fournissent des produits numériques ou des services à des consommateurs au Canada. Ces nouvelles règles s’appliqueront également aux services de plateformes numériques qui facilitent les ventes effectuées par des tiers vendeurs.

Avec l’annonce de ces nouvelles mesures, le gouvernement fédéral met en place des règles similaires à celles entrées en vigueur le 1er janvier 2019 aux fins de la taxe de vente du Québec (TVQ), qui s’avèrent en ligne avec la tendance du marché, préconisée par plusieurs juridictions internationales. Vous trouverez un bref aperçu des mesures proposées dans le document téléchargeable ci-dessous.

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Mis à jour le 6 juin 2023

La pandémie a mis en lumière l’importance de la santé et du mieux-être des travailleurs. Plus que jamais, les entreprises doivent inclure ces enjeux dans leur plan d’action.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la promotion de la santé en milieu de travail, c’est un processus qui confère au personnel des entreprises les moyens de prendre davantage en main leur santé afin de l’améliorer.

Les avantages pour une organisation à offrir un milieu de travail sain et en harmonie avec les principes d’une santé globale sont nombreux :

  • Niveau plus élevé de satisfaction envers son emploi;
  • Augmentation du sentiment d’appartenance et du taux d’engagement;
  • Productivité accrue;
  • Diminution des coûts d’assurance et des risques d’accidents de travail ou maladies professionnelles;
  • Diminution de l’absentéisme.

Ce ne sont que quelques exemples des bienfaits d’une culture d’entreprise où la santé des employés est encouragée de façon proactive.

Une entreprise qui propose un environnement favorisant la santé des travailleurs et qui est propice à l’épanouissement personnel améliore son rayonnement à titre d’employeur. C’est un atout pour se distinguer auprès des talents et chercheurs d’emploi, notamment dans les secteurs d’activité qui vivent une pénurie de main-d’œuvre.

Un peu d’histoire sur la santé en milieu de travail

Au sein des entreprises, la propension à veiller et à promouvoir la santé globale des employés est un phénomène assez récent. Ce n’est qu’au début des années 2000 qu’un virage s’est amorcé et que les gestionnaires ont commencé à intégrer la notion de santé au travail à leurs pratiques de gestion, plus spécifiquement la promotion de la santé en milieu de travail (PSMT).

La santé des employés devenait alors une responsabilité organisationnelle. Entre les années 2010 et 2020, la démarche PSMT s’est davantage intégrée aux milieux de travail et la responsabilité s’est vue partagée. Désormais, les employeurs et employés sont appelés à adhérer au principe PSMT, qui se définit comme la science et l’art d’aider les gens à modifier leurs habitudes de vie afin d’atteindre un état de santé optimal.

Votre démarche-santé pour vos employés

Le milieu de travail est un lieu de prédilection pour mettre en œuvre des initiatives de promotion de la santé. La raison principale en est fort simple : le travail constitue le lieu où une personne consacre la majeure partie de son temps éveillé dans une journée. De plus, on a l’occasion d’y répéter les messages au fil des semaines et d’y promouvoir une culture et des buts communs.

L’employeur n’est pas vu ici comme un sauveur, mais plutôt comme un acteur important qui désire faire diligence en se dotant d’outils qui pourront avoir un impact positif dans la vie personnelle, sociale et familiale de ses employés.

D’abord, la bienveillance

La bienveillance est une manière d’être dans nos relations avec les autres. Dans un contexte managérial, une gestion dite bienveillante consiste à veiller au bien-être de ses collaborateurs et de ses employés et à se soucier réellement de savoir comment ils vont. La bienveillance vient du cœur et se traduit par des gestes au quotidien qui témoignent d’un souci réel envers les employés : prendre le temps d’écouter, de remercier, de rassurer, de conseiller, bref, de s’intéresser à eux.

Ensuite, un engagement de la direction

Une démarche d’amélioration de santé et mieux-être n’est pas l’affaire du responsable des ressources humaines ni du comité de santé et sécurité. C’est d’abord un projet porteur désiré par l’ensemble des membres de la direction. N’hésitez pas à communiquer avec notre équipe pour vous aider à orienter votre stratégie.

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