Bien que la réélection du gouvernement caquiste donne lieu à une certaine continuité dans la manière d’aborder les défis du Québec, plusieurs enjeux demeurent et devront être traités avec ouverture et diligence.

Nonobstant les propositions électorales de la Coalition Avenir Québec et des autres partis politiques au cours de la campagne, quelques experts de Raymond Chabot Grant Thornton partagent ici brièvement leurs vues sur des enjeux qui devront être pris en considération au bénéfice des Québécoises et des Québécois, et du développement du Québec.

Notons que ces quelques éléments ne constituent aucunement une liste exhaustive de dossiers. Ils représentent seulement certains enjeux auxquels des experts de la firme accordent une importance.

Économie et finances publiques

Fiscalité internationale | RCGT

Alors que le premier mandat caquiste aura été fortement marqué par la pandémie, le nouveau gouvernement entrera en fonction dans un temps de grande incertitude économique.

L’inflation galopante des derniers mois, le resserrement des politiques monétaires des banques centrales partout dans le monde, les problèmes persistants touchant les chaînes d’approvisionnement ainsi que l’instabilité géopolitique mondiale engendreront un ralentissement économique à l’échelle planétaire. Le Québec ne pourra pas échapper, au cours des prochains mois, aux impacts de ces phénomènes.

Dans ce contexte, il apparaît essentiel que le nouveau gouvernement retienne une approche prudente dans la gestion des finances de l’État. Des efforts importants ont été faits par l’ensemble des Québécois au cours de la dernière décennie pour redresser l’état de nos finances publiques. L’objectif de maintenir l’équilibre budgétaire devrait ainsi être conservé malgré les soubresauts économiques.

L’utilisation du Fonds des générations pour financer de nouvelles initiatives nous paraît également risquée dans le contexte économique incertain actuel. Le Fonds a effectivement démontré son efficacité comme outil de gestion de la dette publique québécoise et comme vecteur d’équité intergénérationnelle.

Par ailleurs, la lutte contre l’inflation figurera dans les priorités majeures du nouveau gouvernement caquiste au cours des prochains mois. Bien qu’un ralentissement de l’inflation soit anticipé au cours de la prochaine année, les impacts continueront de se faire sentir au sein des ménages et des entreprises québécoises. À cet égard, des mesures ciblées permettant de soutenir les personnes les plus touchées par l’inflation nous paraissent plus souhaitables que des mesures fiscales générales qui risquent indirectement d’attiser encore plus le phénomène de hausse des prix.

Enfin, dans le contexte actuel de vieillissement de la population et de pénurie de main-d’œuvre, le nouveau gouvernement doit poursuivre la mise en place d’initiatives promouvant la productivité du travail et de mesures incitatives au travail. C’est ainsi que le niveau de vie des Québécois sera maintenu à long terme et que nous pourrons nous payer les services publics dont la société a besoin.

Jean-Philippe Brosseau
Vice-président de pratique
Conseil en management

Éducation

Fiscalité internationale | RCGT

Dans son premier discours suivant sa réélection à titre de premier ministre du Québec, François Legault a mentionné que la priorité du gouvernement pour son prochain mandat sera l’éducation. Pour ce faire, le gouvernement devra travailler sur plusieurs fronts simultanément afin d’établir des conditions propices à l’apprentissage ainsi qu’un environnement adéquat pour un enseignement efficace au profit des élèves actuels et futurs.

Un environnement d’apprentissage sain débute par des infrastructures adéquates. Le gouvernement doit poursuivre son engagement d’investir massivement pour rattraper le retard d’entretien et de maintien de ses infrastructures. Dans l’optique d’optimiser leur utilisation, une accélération des ententes de partage de plateaux sportifs et culturels avec les municipalités devra être favorisée au profit des élèves et des communautés.

Les ressources technologiques, telles l’analyse des données avancées et l’intelligence artificielle, ont démontré que nous pouvons agir stratégiquement et rapidement sur la réduction des écarts suivant la pandémie et sur la persévérance scolaire. Il faudra donc démocratiser leur utilisation et piloter les transformations pédagogiques et organisationnelles requises au sein du système scolaire pour permettre à chaque élève d’être pris en charge le plus tôt possible dans son cheminement.

L’encadrement du personnel enseignant et de soutien éducatif devra également être optimisé. Les élèves ayant des parcours spécifiques sont de plus en plus nombreux. Il importe donc d’avoir suffisamment de spécialistes dans les écoles et les classes, tels que des psychoéducateurs, et de s’inspirer des pratiques gagnantes issues de la recherche en éducation.

Après avoir revu la gouvernance des commissions scolaires pour les transformer en centres de service scolaires lors de son premier mandat, le gouvernement doit maintenant travailler à établir une relève de qualité pour contrer la pénurie de gestionnaires et d’enseignants dans le réseau scolaire.

Enfin, l’accessibilité à une éducation de qualité favorisant la réussite éducative doit être un droit pour tous les Québécois. Les récentes études sur la variation des taux de diplomation doivent devenir un enjeu par lequel nous sommes tous concernés.

Pierre Fortin
Associé
Conseil en management

Santé

Fiscalité internationale | RCGT

À la fin de son premier mandat, le gouvernement caquiste a identifié ses grandes priorités, suscitant des espoirs à bien des égards. Néanmoins, qu’en est-il des défis et, surtout, à quoi doit s’attendre la population au cours des prochaines années?

D’abord, tous les Québécois accusent de grandes difficultés à accéder aux services de santé et aux services sociaux. Le rehaussement de l’accès doit constituer le principal objectif, d’où doivent découler toutes les actions entreprises.

Pour y arriver, il faudra nécessairement faire des gains concrets en ce qui concerne la pénurie de main-d’œuvre qui prévaut, véritable frein à l’amélioration. Cela passera notamment par une approche renouvelée de gestion, des conditions de travail répondant aux besoins de l’ensemble des professionnels et travailleurs, et des modalités de rémunération respectant la capacité financière du Québec, tout en permettant une mobilisation des effectifs.

Des gains d’efficience doivent également se concrétiser : simplifier, réinventer et renforcer les parcours patients, notamment afin d’éviter l’urgence et l’hospitalisation, rehausser la pertinence (utiliser les ressources de façon juste et appropriée) et revoir l’organisation des services administratifs et cliniques en faisant une plus grande place aux nouvelles technologies et aux innovations. À cet égard, il faudra aussi poursuivre le virage vers une culture des données pour faciliter la prise de décision au quotidien et faire atterrir la révision du mode de financement et la numérisation du réseau.

Il faudra aussi réviser les champs de compétence de l’ensemble des acteurs pour favoriser la complémentarité, investir plus en santé publique et en prévention, et inverser le financement comme l’ont fait certains pays en investissant davantage en services de première ligne et de soutien à domicile et moins en hospitalisation et en hébergement.

Et bien que la révision du modèle d’hébergement par le biais des maisons des aînés et le conventionnement des CHSLD privés doit être salué, la courbe du vieillissement démographique amène un constat : ce ne sera pas suffisant et il faut se projeter dès maintenant et se donner des orientations claires. Voilà un projet de société qui imposera des discussions corsées, mais qui doit nous rassembler.

Jonathan Perrier
Directeur principal
Conseil en management

Fiscalité

Fiscalité internationale | RCGT

Notre firme l’a soulevé à maintes reprises : notre fiscalité n’est plus adaptée à la réalité actuelle.

La surtaxation et ses lourdeurs administratives contrecarrent la croissance de plusieurs organisations.

Les entrepreneurs québécois subissent la plus importante pression fiscale au pays.

Outre l’importance de donner plus d’air frais sur le plan fiscal à nos entrepreneurs et à nos PME, des incitatifs fiscaux visant entre autres à mieux répondre à la pénurie de main-d’œuvre doivent voir le jour.

Afin d’encourager les travailleurs expérimentés à demeurer plus longtemps sur le marché du travail ou à y retourner, l’actuel crédit d’impôt pour prolongation de carrière n’a malheureusement d’effet que pour les travailleurs à faible revenu et ne s’applique qu’à des sommes négligeables.

Ce crédit d’impôt ne s’applique pas en ce moment aux 5 000 premiers dollars de revenu de salaire ou d’entreprise généré, et il est de 15 %.

Aussi, à partir de revenus annuels de 35 650 $, il commence à diminuer et disparaît pour ceux qui gagnent plus de 65 650 $ annuellement, ou plus de 68 650 $ si le travailleur est âgé de 65 ans ou plus.

Or, si l’on souhaite créer un véritable incitatif, le crédit d’impôt devrait demeurer à un taux de 15 %, sans réduction, peu importe les revenus imposables touchés par le particulier, en plus de venir abolir la franchise de 5 000 $.

À cela, un bouclier fiscal aurait intérêt à être appliqué, si un particulier reçoit les prestations de la pension de la sécurité de la vieillesse ou du supplément de revenu garanti et qu’il fait le choix de travailler après 60 ans.

Ce faisant, les prestations des programmes sociaux versés au particulier seraient compensées par un crédit d’impôt remboursable advenant une réduction ou une perte de ces programmes sociaux, jusqu’à une augmentation de salaire admissible annuelle de 20 000 $, par exemple.

Sylvain Gilbert
Associé
Fiscalité

Développement économique

Fiscalité internationale | RCGT

Continuer de rattraper l’écart de richesse avec l’Ontario restera la principale priorité du gouvernement caquiste. Ce faisant, l’accroissement de la productivité des entreprises et la création de postes à haute valeur ajoutée resteront parmi les cibles gouvernementales.

Cependant, le gouvernement devra s’attarder à la question de rareté de main-d’œuvre, sous peine de voir des entreprises perdre leur compétitivité par rapport aux concurrents étrangers ou de les voir tout simplement déménager leurs facteurs de production ailleurs.

Pour les entreprises et commerces locaux, cet enjeu entraînera probablement un certain nombre d’entre eux à diminuer leurs heures d’ouverture ou à fermer leurs portes, ce qui sera dommageable pour la vitalité de nombreuses régions.

En parallèle à la question d’attraction de main-d’œuvre et de régionalisation, l’ensemble des considérations permettant l’accueil et l’intégration des travailleurs dans leur milieu de vie devront être priorisés. Ainsi, les questions de disponibilité et d’accessibilité au logement, de disponibilité de places en garderie ou encore de mécanismes d’accueil efficaces pour les nouveaux arrivants devront être à l’ordre du jour des différents ministères, et ce, dès la première année de mandat.

Du côté de la transformation numérique, il est de notoriété publique que nos entreprises accusent un retard de développement important. Pour pallier cet enjeu, une continuité et une prévisibilité des fonds de soutien, de même qu’une simplification des programmes d’accompagnement existants, seront nécessaires tout au long de la chaîne de valeur.

Finalement, le gouvernement – tous ministères confondus – devra reconnaître l’urgence d’entreprendre des actions visant à réduire l’impact des changements climatiques, sous peine de laisser un legs qui marquera durablement les générations futures.

Ainsi, des investissements massifs dans le développement des transports collectifs et actifs ou dans l’amélioration de la résilience des infrastructures, ou encore dans le soutien à la décarbonation de l’économie devront se concrétiser à court terme afin qu’ils entraînent des effets positifs à long terme.

Immigration

Fiscalité internationale | RCGT

D’abord, le gouvernement aurait intérêt à imbriquer l’immigration temporaire à l’immigration permanente, tant au niveau de ses politiques que de ses seuils d’immigration.

Chez AURAY, les travailleurs étrangers temporaires recrutés pour les PME du Québec sont à 90 % des francophones. La raison est simple : les entreprises québécoises veulent en faire des résidents permanents le plus rapidement possible. C’est pourquoi nous croyons que le gouvernement devrait ajuster, en plus des divers programmes menant à la résidence permanente, ses cibles en fonction de la vague de travailleurs étrangers qui sont établis au Québec depuis plus de deux ans et qui entament le processus pour l’obtention de la résidence permanente.

Par ailleurs, les entreprises considèrent comme injustes les délais de traitement au Québec, tant en ce qui a trait à la résidence temporaire qu’à la résidence permanente, comparativement aux délais des autres provinces, beaucoup plus courts. AURAY a soulevé à quelques reprises ces délais au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec en suggérant d’instaurer la même procédure que dans les autres provinces concernant les demandes d’évaluation d’impact sur le marché du travail (EIMT).

Il s’agirait de ne plus exiger que les contrats de travail soient conclus avant la soumission de la demande d’EIMT. Cette exigence québécoise vient ralentir le processus de quelques mois pour nos entreprises qui ont besoin rapidement de main-d’œuvre. Quant à la résidence permanente pour ces travailleurs étrangers, l’écart des délais de traitement des dossiers au Québec par rapport à ceux des autres provinces est de six à dix-huit mois. Cela vient encore affaiblir l’attractivité de nos entreprises pour les travailleurs étrangers.

Enfin, en raison des perspectives économiques qui confirment un certain ralentissement, le gouvernement devrait se pencher rapidement sur la réouverture de son Programme des immigrants entrepreneurs, permettant la création ou l’acquisition d’entreprises au Québec, ainsi que de son Programme des immigrants investisseurs, permettant d’allouer des fonds à Investissement Québec. Ce dernier programme permet de soutenir la croissance de nos entreprises, sans coût de la part des contribuables québécois.

Marc Audet
Président et chef de la direction
Groupe AURAY
Filiale en immigration de Raymond Chabot Grant Thornton

Cybersécurité et gouvernance de données


Dans un contexte où les cybermenaces infligent des dommages considérables à l’économie et à de très nombreuses entreprises, l’arrivée de la Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels (loi 25) visant une meilleure gestion des renseignements personnels de la part des organisations est un excellent pas en avant.

Cependant, les entreprises sont démunies face à la complexité de la tâche à accomplir, ainsi qu’aux coûts inhérents à la fois pour implanter une solution complète de cybersécurité et pour se conformer aux dispositions de la loi 25, dont celle de mettre en place un programme de gouvernance des données complet d’ici septembre 2023. D’ailleurs, les conséquences qui découlent d’une non-conformité associée à cette nouvelle loi ne sont pas négligeables et présentent un défi de taille pour les dirigeants.

Afin de permettre aux entreprises de prendre le virage de la protection des données avec succès et compte tenu des initiatives en cybersécurité et en gouvernance des données nécessaires, un appui du gouvernement serait approprié. Ce soutien financier pour les dirigeants, plus particulièrement les dirigeants de PME, pourrait être sous forme de crédit d’impôt ou d’aide directe (subvention) afin de leur permettre de faire appel à des experts externes certifiés par l’État pour les accompagner dans ces importantes transformations.

Rappelons d’ailleurs que cette loi s’applique à l’ensemble des organisations. Les plus grandes entreprises disposent de ressources pour faciliter la mise en conformité de leur gouvernance de l’information et pour améliorer leur posture en cybersécurité, alors que les petites entreprises doivent avoir recours davantage à des ressources externes spécialisées et souvent coûteuses.

À noter qu’il n’existe actuellement aucun programme gouvernemental pour financer l’implantation d’outils de cybersécurité et de gouvernance de données, deux enjeux intimement liés. Il existe toutefois certains programmes limités aux organisations qui souhaitent se conformer à des certifications rigoureuses dans le cadre de la commercialisation de produits applicatifs, comme c’est le cas avec ISO 27001 ou SOC 2.

Il ne fait aucun doute que de chercher l’amélioration globale de la protection des données et de la posture en cybersécurité des entreprises d’ici les rendra plus résilientes et performantes, ce qui, en retour, contribuera à solidifier encore plus l’économie du Québec.

Guillaume Caron
Président
VARS – Cybersécurité
Division de Raymond Chabot Grant Thornton

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Vincent Cartier
Associé | CPA | Conseil en management

Mis à jour le 13 octobre 2023

Tout converge pour inciter les PME à inclure l’environnement et les bonnes pratiques de gouvernance dans leur stratégie de gestion de risques. Il en va de leur pérennité.

On constate dans la dernière année une augmentation marquée du nombre d’entreprises qui présentent une reddition de comptes concernant leur démarche de développement durable et vers la carboneutralité.

Pour être au diapason du marché, votre organisation a tout intérêt à inclure les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans l’évaluation de ses risques, car elle doit faire face aux réglementations gouvernementales et aux exigences de plus en plus nombreuses des clients et partenaires.

Les mesures mises en place et les actions réalisées par votre entreprise dès maintenant auront un effet positif sur la continuité de vos activités, ainsi que sur votre performance et votre compétitivité.

Quels types de risques attendent votre entreprise?
Comment en réduire les impacts?

Quels sont les risques pour votre entreprise?

Les risques climatiques peuvent se manifester sur divers horizons temporels et ils sont susceptibles de s’intensifier avec le temps, surtout si l’économie mondiale subit une transition désordonnée.

Ils peuvent engendrer des risques financiers, comme les risques de crédit, de marché, d’assurance et de liquidité. Ils sont aussi parfois à l’origine de risques stratégiques, opérationnels et d’atteinte à la réputation. Dans les cas graves, les risques climatiques peuvent menacer la viabilité à long terme du modèle opérationnel d’une organisation.

Les risques ne sont pas les mêmes pour tous. Comme première étape, vous devez déterminer quels sont ceux qui affecteront vos opérations à court, à moyen et à long terme. Ensuite, vous élaborerez un plan pour appréhender ces risques de la bonne façon et au moment opportun, afin d’en réduire les impacts.

Voici un aperçu des différents risques à départager pour les entreprises, incluant pour les PME. Ils se classent en plusieurs catégories.

Risques physiques

Les risques physiques désignent les risques financiers découlant :

  • de la gravité et de la fréquence croissante des phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques (c’est-à-dire les risques physiques aigus);
  • des changements graduels à long terme du climat (c’est-à-dire les risques physiques chroniques);
  • des effets indirects des changements climatiques, comme les répercussions sur la santé publique (ex. : les répercussions sur la morbidité et la mortalité).

Risques liés à la transition

Les risques de transition désignent les risques financiers liés au processus d’ajustement vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces risques peuvent découler :

  • des politiques gouvernementales, lois et règlements actuels ou futurs visant à limiter les émissions de GES;
  • des progrès technologiques;
  • des changements dans les attentes du marché et des clients à l’égard d’une économie à faibles émissions de GES.

Tous les paliers de gouvernement prévoient adopter de nouvelles lois et des règlements concernant les ESG dans un avenir proche. Les autorités des marchés financiers nord-américaines vont également renforcer les obligations en ce sens.

Par exemple, le gouvernement fédéral rendra obligatoire la divulgation des facteurs ESG et des risques climatiques pour les institutions sous sa gouverne d’ici 2024, ce qui pourrait avoir un impact sur votre entreprise.

Risques liés à la responsabilité des entreprises

Les risques physiques et de transition peuvent également entraîner des risques de responsabilité, comme :

  • le risque de réclamations liées au climat en vertu de polices d’assurance responsabilité;
  • le risque de poursuites intentées directement contre les institutions financières pour avoir omis de gérer les risques climatiques.

Comment en réduire les impacts?

Mieux vous serez préparés pour ce qui s’en vient, et ce qui est déjà en cours, plus votre entreprise sera apte à poursuivre ses activités. Voici les étapes essentielles pour réussir à mettre en place des mesures efficaces qui tiennent compte des facteurs ESG.

Analyser votre situation et votre marché

En premier lieu, vous devez vous poser les bonnes questions par rapport aux attentes de votre secteur d’activité, aux réglementations en place et aux exigences du marché. Par exemple :

  • Est-ce qu’une pression se fait sentir de la part de vos partenaires ou de vos compétiteurs?
  • Êtes-vous tenu de présenter une reddition de comptes, selon les réglementations qui ont cours ou pour répondre à des exigences d’investisseurs?
  • Est-ce que votre clientèle ou votre marché exigent de votre part un engagement vers la carboneutralité?

Déterminer vos cadres de référence

Déterminez les cadres de référence les plus appropriés au contexte de votre entreprise. Quelles sont les réglementations qui s’appliquent à votre organisation et à quelles exigences devez-vous vous conformer (cadre du GIFCC, normes du CDP, standards SASB, etc.)?

Élaborer votre stratégie et votre plan de match

Ensuite, vous devez évaluer quelle est la réelle empreinte climatique de vos activités et les répercussions de celle-ci sur votre performance financière et, bien sûr, quelles sont les solutions pour les atténuer.

  • Calculez l’impact climatique de votre entreprise durant les phases de production et d’exploitation (émissions de carbone, utilisation de l’eau, gestion des déchets, etc.);
  • Vérifiez quels sont les risques matériels auxquels est confrontée votre entreprise;
  • Analysez les implications financières (coûts, programmes, subventions, etc.).

Élaborez votre plan de match en priorisant les actions à prendre à court, moyen et long terme.

Faire un suivi et communiquer l’information

Assurez un suivi des indicateurs de performance pour vérifier les résultats et l’avancement de votre plan d’action. Vous pourrez ainsi procéder à des ajustements en cours de route. N’oubliez pas de communiquer votre stratégie et vos résultats à l’interne comme à l’externe.

Être bien accompagné

Pour bien orienter vos décisions dans ce domaine, l’accompagnement d’un expert en la matière peut s’avérer judicieux. Il saura vous renseigner sur les réglementations qui ont cours et sur les mesures à prendre pour évoluer avec votre marché.

18 Oct 2022  |  Écrit par :

Vincent Cartier est expert en gestion du risque au sein de Raymond Chabot Grant Thornton....

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Quelles sont vos options pour continuer à bien servir votre clientèle de façon personnalisée malgré la disparition des cookies tiers en 2023?

L’élimination des témoins (cookies) tiers réduira les possibilités de reciblage publicitaire. Votre entreprise devra compter davantage sur ses données de navigation interne et sur d’autres méthodes éprouvées pour maintenir le lien avec ses consommateurs.

Différence entre un cookie tiers et un cookie interne

Un cookie tiers est un fichier intégré par un autre site que celui de votre entreprise, via un navigateur, pour stocker des informations. La fonction du cookie tiers est de suivre le parcours des utilisateurs sur plusieurs sites web dans le but, par exemple, de mesurer l’audience ou de les cibler pour de la publicité.

Grâce à des analyses détaillées, les entreprises sont en effet en mesure de retrouver les chemins empruntés par les utilisateurs et peuvent établir leur style de vie et leur comportement d’achat. Elles peuvent alors placer leurs publicités au bon endroit, au bon moment et avec le bon message, ce qui augmente de manière importante la probabilité de conversion et d’achat.

Les cookies internes permettent, quant à eux, de faciliter la navigation sur votre site. Ils proposent aux utilisateurs des fonctionnalités nécessaires pour améliorer leur expérience (ne pas avoir à taper son identifiant chaque fois qu’on se connecte, ne pas avoir non plus à spécifier chaque fois ses préférences comme la langue ou la devise utilisée).

Une nouvelle législation

Les cookies tiers disparaîtront avec la mise en place de la Loi 25, ou la Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels. Cette loi vise à offrir aux citoyens un meilleur contrôle sur leurs renseignements personnels.

Toutes les entreprises qui recueillent, traitent ou encore détiennent des informations personnelles au Québec devront s’y conformer. La loi préconise la transparence durant tout le cycle de vie des données.

Les solutions pour votre PME

Une des solutions consiste à compter davantage sur les données de navigation interne de votre entreprise et sur d’autres méthodes éprouvées, comme des programmes de fidélisation, pour maintenir un lien privilégié avec votre clientèle, et lui proposer les produits et services dont elle a besoin au bon moment.

Une autre solution pour le marketing est de revenir à des modèles d’analyse plus traditionnels d’inférence statistique. Moins utilisés depuis quelques années, ils sont néanmoins toujours efficaces, notamment pour l’analyse des données numériques générées au quotidien auxquelles votre entreprise a encore accès malgré la disparition des cookies tiers.

Ces modèles d’analyse permettront de déterminer plus efficacement les stratégies de mix média et marketing, autant pour les médias numériques que pour les médias traditionnels.

L’utilisation de l’intelligence artificielle est aussi un atout qui facilitera l’analyse de données, la prédiction des comportements d’achat et les ajustements en temps réel.

L’importance de la transparence

La chose la plus importante demeure toutefois de faire preuve de transparence. Vous devrez vous assurer de demander un consentement libre et éclairé à votre clientèle pour la collecte et l’utilisation de ses informations personnelles.

En d’autres mots, vous devrez doter votre site web d’un outil de gestion du
consentement (bandeau ou popup) où l’utilisateur évaluera une option d’adhésion.

En expliquant à vos utilisateurs que les cookies internes facilitent leur navigation et en leur assurant que leurs informations personnelles seront protégées, vous serez en mesure de resserrer le lien de confiance et de leur offrir une expérience personnalisée malgré la disparition des cookies tiers.

Cet article a été rédigé en collaboration avec Guy-Jacques Langevin, fondateur de Buzztroop.

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Gilles Fortin
Premier directeur principal | B.A.A. | Conseils financiers

Vous envisagez l’achat d’une entreprise concurrente ou complémentaire à la vôtre? Prenez le temps de bien définir votre stratégie en fonction du marché et des objectifs à atteindre.

Faire l’acquisition d’une entreprise comporte toujours des risques. C’est pourquoi, avant de vous lancer, il est important de bien analyser l’évolution du marché et de tenir compte de différents facteurs qui sont déterminants pour la réussite d’une telle transaction, notamment :

  • les perspectives de croissance à long terme dans le marché visé;
  • la valeur créée;
  • la compétence des dirigeants et de leurs employés;
  • la présence d’employés-clés;
  • le niveau d’ancienneté moyen des employés;
  • les synergies possibles avec votre entreprise actuelle;
  • l’historique de rentabilité de l’entreprise à acquérir;
  • le taux d’endettement de l’entreprise;
  • l’endettement requis pour en faire l’acquisition;
  • l’état des immobilisations;
  • le positionnement de l’entreprise dans son marché.

Avant tout, votre stratégie doit bien cerner les objectifs pour votre entreprise lors de toute acquisition, ainsi que vos visées à moyen et à long terme.

Quel est le but de l’acquisition?

Plusieurs raisons peuvent vous inciter à acheter une entreprise. Pour bien mesurer la portée d’une telle transaction, vous devez d’abord savoir à quels besoins celle-ci répond et évaluer vos alternatives.

Il se peut qu’en cours d’évaluation plusieurs risques, ou facteurs atténuants, soient soulevés. Il est important de ne pas perdre de vue vos objectifs initiaux lors de l’analyse afin de vous assurer qu’ils seront atteints.

Croissance

La croissance d’une entreprise peut se faire à l’interne en fonction de la demande et de nouvelles compétences acquises, mais l’acquisition d’une entreprise concurrente ou complémentaire à la vôtre pourrait vous offrir l’occasion de pénétrer un nouveau marché ou d’augmenter votre part de marché sur un territoire spécifique. Vous pourriez ainsi, entre autres, atteindre une nouvelle clientèle cible, élargir votre éventail de produits et services ou étendre votre circuit de distribution.

Si votre entreprise a atteint et dépassé son seuil de rentabilité, la marge contributive du nouveau volume acquis pourrait augmenter encore la rentabilité de l’entreprise.

Flexibilité

Vous pourriez souhaiter amorcer ou compléter une intégration verticale en acquérant des fournisseurs ou des clients, ou en fusionnant avec eux, de manière à procurer davantage de flexibilité à votre organisation et à la rendre plus compétitive. Par exemple, cette stratégie de fusion-acquisition pourrait être l’occasion pour vous :

  • d’acquérir des talents;
  • de disposer d’expertises particulières;
  • d’intégrer une nouvelle clientèle;
  • de réduire le risque relié à votre approvisionnement;
  • d’obtenir des actifs immobiliers ou une propriété intellectuelle utiles à vos activités d’entreprise.

Réduction des coûts

Dans certains cas, le but d’une fusion ou d’une acquisition est aussi de faire des économies d’échelle en augmentant votre pouvoir d’achat et en réduisant vos coûts administratifs.

Vous pouvez ainsi, notamment, profiter d’une entente bien établie avec un fournisseur ou augmenter votre pouvoir de négociation avec un fournisseur actuel en augmentant votre volume d’achat.

Quels sont les risques à envisager?

Le statu quo occasionne souvent une perte de compétitivité et de parts de marché à court ou à moyen terme.

Outre les désavantages liés à l’inaction, vous devez aussi examiner les risques potentiels au cas où vous décidiez de procéder à une acquisition. Demandez-vous si ces risques sont gérables pour votre entreprise et si « le jeu en vaut la chandelle ».

Une fois les inconvénients et les bénéfices soupesés, vous pourrez faire un choix éclairé et vous préparer pour réduire l’impact du changement, le cas échéant.

Des coûts ou des délais mal évalués

Assez souvent, on est tenté de porter des lunettes roses face aux économies potentielles liées aux synergies lors d’une fusion ou d’une acquisition. L’entrepreneur peut sous-estimer le délai nécessaire pour réaliser ces économies ou encore minimiser la valeur des investissements de mise à niveau.

Pensons, par exemple, à la formation nécessaire, à l’acquisition de compétences manquantes ou à l’intégration des systèmes informatiques et à la rationalisation de la fabrication.

Il est essentiel de prendre le temps d’évaluer les différents scénarios possibles en tenant compte des ressources nécessaires pour intégrer avec succès les activités des entreprises concernées.

Une croissance inférieure aux projections

Un autre risque à prévoir est celui d’une croissance inférieure aux projections initiales. Par exemple, une fusion d’entreprises ou une acquisition peut entraîner le départ de certains clients. Une façon de réduire ce risque, outre une évaluation préliminaire adéquate, est de prévoir de nouveaux produits ou services susceptibles de générer des ventes à long terme.

Il faut s’attendre à une période de ralentissement possible avant d’opérationnaliser la croissance prévue. Il est judicieux de l’inclure dans vos prévisions.

Une valeur difficile à quantifier

Lorsque l’acquisition de valeur paraît difficile à quantifier, par exemple lorsqu’on achète une entreprise pour acquérir des compétences propres à un concurrent, on peut sécuriser la transaction en négociant des ententes avec des employés-clés.

Par exemple, de plus en plus d’entrepreneurs optent pour offrir un certain pourcentage d’actions de l’entreprise (par exemple, 5 % à 10 %) à leurs employés-clés. Ceci permet aux employés de forger un sentiment d’appartenance fort et de se sentir davantage mobilisés.

Dans tous les cas, si vous envisagez d’acquérir une valeur stratégique qui échappe à la logique comptable, il faut voir au-delà des chiffres et vous poser la question suivante : quel est le prix de l’inaction? Dans un marché en consolidation, rester petit et identique à ses concurrents ne sera jamais une bonne option pour demeurer concurrentiel.

Enfin, avant de procéder à un projet de fusion ou d’acquisition, vous devrez aussi évaluer le risque du choc des valeurs et des cultures d’entreprise. Si les modes de gestion sont aux antipodes, les synergies seront plus lentes et l’adhésion aux changements beaucoup plus complexe. Votre risque de perdre des employés est également accru dans ce contexte. Vous diminuez vos risques en acquérant une entreprise qui partage vos valeurs.

Quelle est la meilleure stratégie pour vous?

Les indicateurs sont globalement positifs? Alors il faut aussi évaluer si l’acquisition est la meilleure manière d’investir vos ressources financières et humaines avant de passer à l’action.

L’important dans un tel processus est de vous poser toutes les bonnes questions et de considérer les risques avec la vision la plus large possible, tout en songeant aux manières de les atténuer.

De plus, les solutions de financement seront à explorer en profondeur pour tirer les meilleurs avantages d’une stratégie de fusion ou d’acquisition. Dans un contexte d’augmentation des taux d’intérêt, l’impact est exacerbé et il est important d’obtenir un scénario crédible de financement avant de prendre une décision. Nos experts en conseils financiers peuvent vous accompagner dans vos démarches et protéger vos angles morts.

06 Oct 2022  |  Écrit par :

Gilles Fortin est votre expert en conseils financiers pour le bureau de Québec. Communiquez avec...

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